La coroner Lyne Lamarre conclut que le décès de Josée Grisé, à la suite d’une collision frontale sur la route 221 à Saint-Isidore, était accidentel. Selon le rapport de la coroner, Mme Grisé s’est endormie au volant, avant de dévier de sa trajectoire et d’entrer en collision avec un autre véhicule.
Le rapport note que la victime était à la fois épuisée et en état d’ébriété le jour de l’accident, le 17 octobre 2024.
La femme avait terminé le matin même à 7h30 son quart de travail de nuit, son quatrième consécutif. Ce jour-là, elle n’aurait dormi qu’une heure environ.
Au cours de la journée, elle aurait de plus pris au moins cinq consommations alcoolisées, dont une avant un spectacle qu’elle est allée voir en soirée. Après le spectacle, elle s’est rendue chez un proche et a mentionné vouloir y dormir parce qu’elle était fatiguée, avant de changer d’avis et de vouloir rentrer chez elle.
Mme Grisé est partie vers 21h55 avec son véhicule, pour se rendre à son domicile de Saint-Rémi. La collision est survenue un peu moins d’une heure plus tard, vers 22h48.
Des analyses toxicologiques ont démontré que le taux d’alcool dans le sang de la victime était de 129 mg/dL, alors que la limite légale pour conduire est de 80 mg/dL.
Première collision évitée
Le rapport fait état d’un témoignage d’un conducteur, qui roulait sur la route 221 en direction nord peu de temps avant la collision mortelle. Celui-ci déclare avoir vu le véhicule de Mme Grisé en sens inverse, dans sa voie, à environ 1 km devant lui. Il a fait des appels de phare à au moins 3 reprises, avant de réduire sa vitesse et de se tasser dans l’accotement pour éviter la collision.
Peu de temps après, il a vu dans son rétroviseur la collision entre deux véhicules.
Le reconstitutionniste révèle que le véhicule de Mme Grisé roulait à une vitesse stable 113 km/h et 116 km/h lors des 5 secondes avant l’impact et de 114 km/h à l’impact. Il n’y a eu aucune application sur le frein, aucun virage de volant et la pédale de l’accélérateur est relâchée.
Celui-ci conclut que l’environnement n’est pas contributif à la collision et l’état mécanique des véhicules non plus.
L’hypothèse du geste volontaire est également exclue par les dossiers cliniques et témoignages de proches. L’autopsie démontre en outre l’absence de lésion anatomique préexistante pouvant expliquer la collision.
Des changements
La coroner estime donc que Mme Grisé s’est endormie au volant et que l’accident a été causé par la fatigue et l’état d’ébriété de la victime. La conductrice de l’autre véhicule, une femme de 25 ans, avait subi de graves blessures, mais qui ne mettait pas sa vie en danger.
Le conjoint de Mme Grisé, Luc Bergeron, avait réclamé des changements afin de sécuriser cette route rurale, lors d’une entrevue avec Le Reflet.
Selon le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), il y aurait eu 87 accidents sur la route 221 entre 2018 et 2022.
Le Ministère a depuis ajouté des bandes rugueuses au centre de la chaussée sur une distance de 7,4 km afin d’alerter les conducteurs en cas de distraction ou de somnolence. Il a aussi réduit la vitesse à 70 km/h sur une portion de la route.
La coroner a d’ailleurs noté les changements entrepris par le Ministère et a ainsi formulé une seule recommandation, soit que la Société d’assurance automobile du Québec réalise des activités d’éducation auprès des conducteurs afin de contrer la fatigue au volant et la conduite avec facultés affaiblies par l’alcool.