D’après la nouvelle carte préliminaire des zones inondables de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), plus de 15 000 bâtiments dans le Grand Montréal ont été identifiés dans des zones à risque. Sur le territoire du Reflet, les villes de Sainte-Catherine et Saint-Constant sont les plus exposées, alors que chacune compte plus de 50 bâtiments en zones inondables.
Cette carte qui n’est pas finale a été déposée le 30 septembre dans le cadre du projet de modernisation du règlement en milieux hydriques, notamment les zones inondables, et de l’encadrement des ouvrages de protection contre les inondations. La dernière carte date de 2019.
Selon des données transmises par la CMM au Journal, 51 bâtiments se trouvent en zone inondable à Saint-Constant, dont 6 en zone à risque très élevé, alors qu’on en recense 64 à Sainte-Catherine, dont 23 en zone à risque élevé. Les autres ont été classés de faible à modéré.
Les secteurs les plus touchés sont situés aux abords de la rivière Saint-Régis. Plus précisément, l’intersection des boulevards des Écluses et Saint-Laurent à Sainte-Catherine, ainsi que le boul. Monchamp et la montée Saint-Régis à Saint-Constant sont ciblés.
Invitées à réagir, les deux villes concernées ont plutôt dirigé Le Reflet vers les recommandations de la CMM, qui demandent au gouvernement «de tenir compte des réalités de leur territoire» et de revoir leurs critères.
«Dans les 30 dernières années, la Ville de Sainte-Catherine a été proactive pour protéger sa population des risques d’inondation en érigeant ce type d’ouvrage le long de la rivière Saint-Régis, explique Amélie Hudon, directrice des communications. L’efficacité de ces investissements dans la résilience et la pérennité du territoire a notamment été démontrée lors du passage de la tempête Debby.»
Notamment, la Ville a installé des digues aux abords de la rivière Saint-Régis et a construit une station de pompage.
De son côté, la Ville de Saint-Constant estime que cette nouvelle cartographie mérite plus de précisions et aimerait obtenir plus d’informations avant de se prononcer définitivement.
«Nous constatons avec satisfaction que certaines zones de notre territoire, précédemment inondables, ont été réduites ou retirées afin de mieux correspondre à la réalité du territoire d’aujourd’hui, fait savoir Stéphane Huard, directeur des communications. Cependant, bien que les zones à risque soient clairement identifiées grâce à l’utilisation d’un code de couleur, la carte ne fournit pas encore suffisamment d’informations sur les actions que les propriétaires pourront entreprendre dans ces zones, Afin de pouvoir évaluer pleinement l’impact de cette mise à jour sur notre territoire, nous avons besoin de précisions supplémentaires de la part de la CMM.»
Cohérence demandée
Dans son mémoire déposé en septembre dernier dans le cadre des consultations du gouvernement à ce sujet, la CMM a dit souhaiter que le projet de cadre réglementaire tienne compte d’un contexte plus large, estimant que «l’objectif de réduire la vulnérabilité des populations aux évènements d’inondation se superpose à celui de favoriser une plus grande densification, d’éviter l’étalement urbain et l’empiètement sur la zone agricole et les milieux naturels».
La CMM demande à Québec «d’assurer la cohérence avec la réalité du terrain», ce qui réduirait le nombre de ménages touchés par la nouvelle cartographie. Les citoyens qui veulent s’exprimer lors de la consultation peuvent le faire en transmettant leurs commentaires via un formulaire en ligne ou déposer un mémoire d’ici le jeudi 17 octobre.
Modifications demandées par la CMM et appuyées par les villes
-Identifier les zones «protégées» et «de précaution» par une désignation propre et une couleur distincte des classes d’exposition prévues pour les inondations en eau libre;
-Prévoir des règles propres et adaptées aux zones protégées et de précaution au lieu d’utiliser celles prévues dans le cas d’inondation en eau libre pour les zones d’exposition faible et très élevée;
-Clarifier et rendre prévisible les conditions et modalités qui permettront de ramener à 10m la largeur de la zone de précaution située derrière un ouvrage de protection des inondations (OPI);
-Reconnaître la protection assurée par les OPI encadrés par la Loi sur la sécurité des barrages (pour le Grand Montréal, les ouvrages d’Hydro-Québec) et clarifier certaines dispositions relatives aux systèmes amovibles;
-Prévoir des règles transitoires qui empêcheront les conséquences dommageables pour les citoyens découlant d’un délai entre l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation et la reconnaissance de la zone protégée;
-Clarifier la position gouvernementale à l’égard de la construction de nouveaux OPI lorsqu’il s’agit de la solution de dernier recours et s’assurer d’un traitement conséquent lors de l’analyse des demandes à venir.