On se marie moins à l’église

le mercredi 1 juillet 2015

Si les mariages civils au Québec ont connu une croissance au cours des cinq dernières années, c’est l’inverse qui s’observe pour ceux à caractère religieux. Et les paroisses de La Nativité de la Sainte-Vierge et de Saint-Constant ne font pas exception.

Cet été, 23 couples uniront leur destinée à La Nativité qui regroupe les communautés de La Prairie, Candiac, Saint-Philippe et Saint-Mathieu soit 14 de moins qu’en 2012.

À la paroisse de Saint-Constant qui dessert en plus de la municipalité du même nom les villes de Delson et de Sainte-Catherine, la diminution est plus marquée. En 2010, 29 couples se sont mariés au lieu des 10 prévus cet été.

«Cela ne m’inquiète pas véritablement. Je me dis que les 23 couples qui vont se marier à l’église sont convaincus de leur geste. Cela me rassure, car rien ne les a obligés à venir à l’église pour se marier. Ce n’est pas tant la foi qui est remise en question plutôt que la baisse de la pratique chrétienne», explique Mario Desrosiers, curé à la paroisse de La Nativité de la Sainte-Vierge.

Celui-ci note qu’il est difficile d’inculquer la foi aux nouvelles générations si celles-ci n’ont pas été catéchisées.

«Il y a bien des chances que leurs enfants ne se marient pas. S’ils le font, ce sera au palais de justice», déclare-t-il.

Même optimisme pour le curé de la paroisse de Saint-Constant, Wieslaw Polewczak.

«Il ne faut pas voir le nuage avant même que la pluie ne menace», explique-t-il.

Ils cohabitent déjà

La plupart des couples qui se sont unis dernièrement dans les paroisses de La Nativité de la Sainte-Vierge et de Saint-Constant vivaient déjà ensemble. Selon Mario Desrosiers, ces derniers sont âgés de 25 à 35 ans, font vie commune depuis trois ou quatre ans et ont des enfants dont l’âge varie de 7 à 8 ans.

«C’est une belle démarche d’amour et de fidélité qu’ils font en se mariant en la présence de leurs enfants», note-t-il.

Constat légèrement différent pour Saint-Constant où la moyenne d’âge est plus élevée (30 à 40 ans).

«Ces couples sont déjà ensemble depuis au moins une dizaine d’années et ont un ou deux enfants. Leur réflexion a été mûrie», note Wieslaw Polewczak.

Pas juste pour les photos

Conscient que l’église de La Nativité située dans l’arrondissement historique du Vieux-La Prairie peut exercer un attrait pour les couples désirant se marier en raison de la beauté des lieux, Mario Desrosiers assure que la démarche de ces derniers se veut spirituelle.

«S’ils ont décidé de se marier à l’église, c’est qu’ils souhaitaient avoir une célébration religieuse. D’ailleurs, 80% des couples demandent qu’il y ait l’eucharistie dans leur cérémonie, c’est-à-dire la messe avec la communion», fait-il remarquer.

Wieslaw Polewczak constate la sincérité de la foi des futurs mariés en raison du temps et de la réflexion qu’ils doivent consacrer à la préparation de leur union.

«Quand je fais la première rencontre, je leur pose deux questions existentielles: “Pourquoi ils veulent se marier?” et “Pourquoi à l’église?”. Il y a bien sû des éléments de réponses qui relèvent de la tradition familiale, mais ils prennent conscience que le mariage est un acte de foi très important. Contrairement aux démarches civiles qui sont très courtes, se marier à l’église implique six mois de préparation», rappelle le curé.

Tout comme son confrère de La Prairie, Wieslaw Polewczak indique que la majorité des personnes qu’il unira demanderont l’ajout de l’eucharistie dans leur célébration.

«Cela apporte la dimension sacramental au mariage», précise-t-il.

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