En pleine saison du déménagement, la question de la crise du logement est omniprésente au Québec. La baisse du nombre de projets de construction résidentielle constitue un enjeu majeur qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
En effet, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation (APCHQ) prévoit une baisse de 40% des mises en chantier de logements locatifs cette année, dans un contexte déjà déficitaire de plus de 100 000 logements. La rareté de l’offre et la hausse des coûts de construction contribuent à faire exploser les prix et à rendre les logements inabordables. S’ajoutent ensuite les défis d’intégrer la question du développement durable, de l’acceptabilité sociale et de la préservation des espaces naturels.
Ayant activement contribué à concevoir le paysage urbain de la Rive-Sud de Montréal au cours des dernières décennies, il nous paraissait important de partager notre réflexion sur les défis du développement résidentiel. La crise du logement interroge le rôle des développeurs immobiliers et leur capacité à s’adapter aux enjeux d’aménagement urbain actuels. Si la qualité des logements construits représente un facteur essentiel, la manière d’appréhender les espaces en amont est tout aussi importante. Ainsi, la question environnementale doit être considérée dès l’acquisition du terrain. Alors que les instances municipales de la région métropolitaine priorisent l’idée d’une densification harmonieuse à l’intérieur du périmètre urbain, les développeurs doivent s’adapter et faire partie de la solution.
Il existe déjà des projets répondant aux nouveaux besoins d’aménagement urbain. C’est le cas des projets immobiliers admis dans les aires TOD (Transit Oriented Development ou quartier développé autour d’une station de transport en commun à haute capacité) qui permettent de développer de nouveaux milieux de vie plus denses, écologiques et axés sur le transport collectif et la mobilité active.
Le projet TOD de la Gare Candiac, développé par le Groupe Boda, en est un exemple concret. Situé à proximité de la gare de train de banlieue, ce projet favorise largement l’utilisation des transports en commun. Plus encore, ce projet intègre plusieurs accès piétonniers et cyclables, des parcs, des infrastructures vertes et plusieurs bâtiments ayant obtenu la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design).
Malheureusement, de tels projets, aussi exemplaires puissent-ils être, ne garantissent pas l’approbation rapide des autorités publiques. Les développeurs immobiliers sont confrontés à une rigidité administrative et ne sont pas considérés comme de vrais partenaires. Il est nécessaire de fluidifier le dialogue et de faire front commun contre la crise du logement. Il y a une réelle nécessité de développer les processus permettant d’identifier rapidement les projets d’habitation durables, qui participent pleinement à la transition énergétique. Il faut également sensibiliser toutes les parties prenantes à la viabilité économique de tels projets afin de favoriser l’abordabilité des nouveaux logements développés et construits.
En travaillant en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs publics, les développeurs immobiliers font partie de la solution à la crise du logement et peuvent assurément contribuer à la construction d’un avenir plus responsable pour nos villes.
Alice Minying Wu, présidente et fondatrice, Groupe Boda
Marie Sara Hamel, vice-présidente exécutive, Groupe Boda