Paris 2024 : un entraîneur de La Prairie se joint à l’équipe d’haltérophilie

le mardi 6 août 2024

Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de porter les couleurs de l’unifolié pour représenter le Canada aux Jeux olympiques, et Jocelyn Bilodeau en profite en France. Le Laprairien fondateur du Club Gros Bill, à La Prairie, fait partie du trio d’entraîneurs qui suit l’haltérophile Maude Charron dans la défense de sa médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris.

L’entraîneur d’haltérophilie n’avait pas encore posé les pieds à Paris lorsqu’il s’est entretenu avec Le Reflet, le 31 juillet. Il était à Nice dans le cadre d’un camp d’entraînement de l’équipe canadienne, mais était fébrile à faire son entrée dans le Village olympique. Lorsqu’il a reçu l’appel de la fédération canadienne à la mi-juin pour se joindre au groupe, il n’a pas hésité.

«Pour moi, c’est tellement un honneur, mais je suis encore plus content pour l’haltérophilie et aussi pour l’école, a mentionné Jocelyn Bilodeau, en parlant de l’école secondaire de la Magdeleine, à La Prairie, où il tient son club et est également enseignant en éducation physique. Dans les deux dernières années, je me suis absenté beaucoup et sans eux, je n’aurai pas pu me rendre où je suis aujourd’hui.»

Maude Charron est appuyée par trois entraîneurs pendant son périple en France, soit Jocelyn Bilodeau, son entraîneur personnel Spencer Arnold et un entraîneur de l’équipe nationale, David Ogle. Sa compétition se déroulera le 8 août.

«Elle s’est vraiment bien entourée, a constaté M. Bilodeau. Elle s’entraîne toujours dans son garage de Sainte-Luce-sur-Mer, en Gaspésie, et nous on se déplace pour la voir. J’y suis d’ailleurs allé à la mi-juillet pour la regarder s’entraîner. Elle l’aime beaucoup, son Sainte-Luce.»

Jocelyn prépare une de ses athlètes lors d’une compétition. (Photo: Gracieuseté – David Larivière photographe)

L’entraîneur du Club Gros Bill était d’ailleurs très fier qu’elle ait été choisie pour être porte-drapeau lors de la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet.

«Elle a trippé ben raide!, a-t-il lancé. Elle a repris l’avion par après pour nous rejoindre à Nice. C’était une fierté de la voir [avec le drapeau]».

Stratégies

Par le fait de «seulement» lever une charge, les compétitions d’haltérophilie semblent simples, mais il y a une stratégie derrière tout mouvement.

«Présentement, les stratégies sont établies, a mentionné Jocelyn Bilodeau, mais en évitant d’en dire plus pour ne pas révéler ses cartes aux adversaires. Elle se concentre à faire son poids et doit regarder ce qu’elle mange. Sinon c’est d’avoir une bonne récupération, se tenir loin des blessures et tout va bien aller.»

Son rôle pendant la compétition sera de surveiller le tableau pour voir quel poids ses adversaires vont soulever et adapter les stratégies en conséquence.

«Il n’y a pas beaucoup d’athlètes qui vont donner leur vraie [charge] de départ, estime-t-il. Neuf athlètes sur 10 ne vont pas la dévoiler.»

L’entraîneur explique que les haltérophiles donnent une charge de départ en dessous de ce qu’ils peuvent réellement soulever pour cacher leur jeu face aux autres concurrents et changer le poids à la dernière minute.

«C’est comme une game de poker, estime-t-il. Chaque athlète a trois essais, mais deux changements de [poids] possibles.»

Selon lui, ses adversaires de l’Ukraine, de la Taïwan et de la Chine seront à surveiller. Pour que Mélanie Charron répète son exploit à Tokyo en 2021, Jocelyn Bilodeau croit qu’elle devra livrer une performance comme à la dernière Coupe du monde en Thaïlande.

«Le top 5 va être archi-serré, croit-il. Elle est confiante et elle connaît la pression qu’elle va ressentir, donc tout va bien aller. On va tout faire pour qu’elle réussisse et on va contrôler ce qu’on peut contrôler.»

Maude Charron ne sera pas la seule athlète sous son aile, alors qu’il sera également le coach de Boady Santavy de Sarnia, en Ontario.

Quoi qu’il arrive, il ne s’agira probablement pas des derniers Jeux olympiques de Jocelyn Bilodeau, alors qu’il entraîne Samuel Guertin, un très bon espoir pour les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles. Le Candiacois a d’ailleurs gagné le bronze à la dernière Coupe du monde.

La fédération québécoise d’haltérophilie a organisé un visionnement de la compétition de Maude Charron, à l’école de la Magdeleine, le 8 août.