Payer un surplus pour la garantie prolongée: bonne idée ou perte d’argent?

le mercredi 19 octobre 2022

Selon quelques vendeurs en magasin, le seul moyen d’avoir l’esprit tranquille quand on fait de gros achats, notamment technos, c’est de payer pour acheter la garantie prolongée. Malheureusement, certains d’entre eux vont même jusqu’à mentir pour tenter de nous convaincre de la « bonne affaire ». On vous explique ce qu’il en est pour que vous puissiez facilement prendre une décision éclairée qui pourrait vous faire économiser.

Sur Francoischarron.com, on s’est souvent fait poser la question à savoir si c’est une bonne idée de débourser un peu plus d’argent pour prendre la fameuse garantie prolongée.

Si vous me suivez depuis un moment déjà, vous savez sûrement que je ne suis pas un fervent défenseur de cette solution, notamment grâce à la garantie légale, une loi unique au Québec qui nous protège comme consommateur.

Bien entendu, il y a plusieurs nuances à apporter.

Les différents types de garanties

Bien qu’il existe la garantie du fabricant et la garantie légale, certains commerçants tentent par tous les moyens de vous vendre une garantie prolongée. Certains obligent même leurs vendeurs à nous mentir.

Rappelons qu’il existe 3 sortes de garanties:

  • La garantie du fabricant, généralement d’un an;
  • La garantie légale prévue par la loi qui nous protège pendant la durée de vie dite « normale » d’un bien;
  • La garantie prolongée vendue par le commerçant et pour laquelle on doit débourser une somme supplémentaire.
  • Les tactiques pour nous convaincre d’acheter la garantie prolongée sont malheureusement parfois douteuses.

    Ce qui devrait se passer en magasin

    En vertu de l’article 228 de la Loi de la protection du consommateur, un commerçant a l’obligation de nous fournir verbalement et par écrit la garantie légale et ses différentes conditions.

    Il est obligé de nous fournir une copie écrite des renseignements sur la garantie légale et répondre à toutes nos questions.

    Si cette étape n’est pas respectée, on serait en droit, peu importe notre raison, de porter plainte contre ce commerçant.

    Si, après avoir reçu et compris les informations relatives à la garantie légale qui couvre notre acquisition, on achète une garantie prolongée, c’est notre choix, mais le commerçant n’a pas le droit de nous y obliger.

    Trop souvent, le vendeur prend un moyen détourné pour nous convaincre et va peut-être même jusqu’à nous fournir de faux arguments. Mentir à un client pour lui vendre un produit, c’est illégal. L’article 219 de la Loi de la protection du consommateur le dit clairement.

    Loi de la protection du consommateur (Articles 219 et 228)

    La tactique de la peur pour nous faire acheter

    Malheureusement, pour faire du profit, les commerçants doivent vendre des garanties prolongées et des plans d’entretien, d’où la raison de leur acharnement.

    Par exemple, on nous brosse un portrait de la garantie légale et de ses démarches qui est ultracomplexe. Certains vont même jusqu’à remettre en cause la fiabilité de notre nouvel achat dont il nous a pourtant vanté les mérites en voulant faire une vente.

    À noter que c’est plutôt avec les garanties prolongées que l’on retrouve souvent le plus d’exclusions. Ça fait souvent en sorte que même en l’ayant prise, en cas de bris, on finira par nous dire qu’elle ne s’appliquait pas dans notre situation.

    On se trouvera alors à la case départ et on devra s’obstiner en invoquant la garantie légale qui couvrait déjà notre achat.

    Bref, on était protégé par la loi, donc pourquoi dépenser des sous pour une protection supplémentaire pas toujours fiable?

    Quoi faire si on nous ment au sujet de la garantie prolongée?

    Même s’il existe des lois qui interdisent les commerçants à agir de la sorte, certains ne les respectent pas toujours.

    Un commerçant n’a pas le droit de nous fournir de fausses informations pour nous convaincre d’acheter tel ou tel appareil ou encore d’investir dans une garantie prolongée.

    Si c’est le cas, il contrevient à la Loi de la protection du consommateur. Si ça arrive, on ne doit pas hésiter à porter plainte contre ce commerçant à l’Office de la protection du consommateur.

    C’est le meilleur moyen de faire valoir nos droits de consommateurs et de réprimander les commerçants fautifs. D’ailleurs, plus on utilise ce service, moins certains détaillants seront portés à mentir pour vendre.

    Les choses à faire avant d’accepter une garantie prolongée

    Si vous êtes du genre nerveux et que ça vous enlèverait un poids des épaules de payer pour une garantie prolongée, c’est possible, mais rendez-vous service et suivez ces conseils:

    Demandez le texte de la garantie qu’on vous propose, rentrez le lire à la maison loin de la pression du vendeur et profitez-en pour lire les exclusions.

    C’est rare, mais c’est possible que finalement, tout ça vous convienne. Si c’est le cas, vous n’aurez qu’à retourner en magasin et y souscrire.

    Ça m’est d’ailleurs déjà arrivé après avoir acheté un sofa en tissus. J’ai pris une garantie contre les taches alimentaires, et si j’échappe de la nourriture ou une boisson, la compagnie va revenir pendant 10 ans pour la faire partir.

    En un an d’utilisation, la compagnie est déjà venue à deux reprises, donc en dix ans, je n’ai aucun doute que j’aurai rentabilisé mon affaire.

    Bref, allez-y avec vos besoins, mais prenez tout le temps qu’il vous faut pour lire toutes les clauses avant d’accepter et de grâce, demandez la version papier pour avoir une preuve de votre entente.

    La garantie légale et l’OPC comme réponse aux garanties prolongées

    La loi au Québec est claire à ce sujet: « tous les biens et services vendus ou loués font l’objet d’une garantie de base, appelée « garantie légale » ».

    En d’autres mots, lorsque l’on achète un bien, celui-ci doit avoir une durée de vie « raisonnable » en fonction de son prix et de l’usage qui est lui est prévu.

    J’ai deux chroniques complètes qui vous explique d’ailleurs comment faire respecter la garantie légale, ainsi que quoi faire si on refuse de l’appliquer en notre faveur.

    Lire ici

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    Finalement, en tant que consommateurs, nous sommes tous protégés par les lois et réglementations de l’Office de Protection du Consommateur, aussi appelé OPC.

    Si on a quelconque doute, des questions, si on vit une situation où l’on se sent floué, il ne faut absolument pas avoir peur de demander conseil à l’OPC.