Pêcheurs qui ont chaviré : «Sans nos vestes de sauvetage, on ne serait plus là»

le mercredi 26 septembre 2018

Marc Soucy a pensé que sa dernière heure était venue le lundi 23 septembre. L’homme de 73 ans ne savait pas nager, alors que la chaloupe dans laquelle il se trouvait a chaviré vers 15h30 dans les eaux de la Voie maritime, à la hauteur de Delson.
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«Si on n’avait pas eu nos vestes de sauvetage, on ne serait plus là», raconte son beau-frère, André Leblanc, 70 ans.
Heureusement, les deux pêcheurs la portaient, comme à leur habitude. Néanmoins, les deux résidents de Saint-Constant étaient habillés chaudement. Ils se faisaient lourds dans l’eau.
«On a pensé mourir», confie M. Soucy.
M. Leblanc a agrippé son beau-frère par le cou pour l’aider à se maintenir à flots sur le dos, le temps que les secours arrivent. Il nageait avec son autre bras.
«Les vagues étaient fortes et l’eau passait par-dessus sa veste et il a avalé beaucoup d’eau», explique-t-il.
Remis de ses émotions après une nuit passée à l’hôpital, M. Soucy trouve le moyen d’en rire.
«Je peux vous dire que l’eau est buvable!» lance-t-il en riant.
Quant à la température de l’eau, ils n’en ont gardé aucun souvenir.
Leur témoignage
Les deux beaux-frères étaient partis tôt le matin pour la journée, comme ils le font souvent. Ils «pêchaient tranquillement», disent-ils lorsqu’un bateau commercial a passé à proximité. Ils ont été tirés dans son sillon sans que personne ne les voit. Sous la force du tourbillon, les deux ancres de leur chaloupe ont cédé.
«On est partis comme une feuille de papier. La chaloupe a tourné sur elle-même et après on est partis à la dérive et on a chaviré», rapporte M. Leblanc.
Une fois dans l’eau, ce dernier criait «Au secours!» trois fois avant de marquer une pause, puis recommencer. Au bout de ce qu’il estime être cinq minutes environ, il a aperçu un cycliste sur l’estacade de la Voie maritime.
«J’ai crié en voyant le cycliste passer. Lorsqu’il est revenu, j’ai crié de nouveau», poursuit-il.
C’est ce bon Samaritain qui aurait composé le 911.
Merci à tous
MM. Leblanc et Soucy n’ont que de bons mots pour le cycliste et les services d’urgence qui les ont secourus au bout d’environ 30 minutes. Ils ont été ramenés sur la terre ferme par les pompiers, alors que la Garde côtière a récupéré leur chaloupe à moteur.
Bons vivants, les deux hommes ont pris le parti de rire de leur mésaventure.
«On s’en allait pêcher, pas se baigner!»
-André Leblanc