Pierre Lavoie demande une réforme sur les exigences des concentrations sportives

le jeudi 13 avril 2023

Le triathlonien québécois Pierre Lavoie voudrait que le gouvernement du Québec sensibilise davantage les équipes scolaires à évaluer la progression physique des jeunes plutôt que leur performance requise pour être «parmi les meilleurs de l’équipe» et gagner leur place dans les concentrations sportives. 

«Le gouvernement du Québec encourage beaucoup l’activité physique en faisant des investissements. Mais quand je remarque des jeunes qui se font exclure de leur équipe parce qu’ils ne sont « pas assez bons », bien ils ne voudront plus bouger et ne feront plus attention à leur santé », mentionne en entrevue Pierre Lavoie, qui était de passage au Collège Notre-Dame-de-Lourdes, à Longueuil le 11 avril.   

Il a constaté ce problème lorsqu’il a assisté aux tournois de volley-ball à l’école secondaire de sa fille. Dans l’un des tournois, il a aperçu trois filles qui n’ont aucunement joué pendant une fin de semaine parce que leur entraineur trouvait qu’elles «n’étaient pas à la hauteur». 

«Tout ce que les trois filles voulaient, c’est avoir du plaisir à jouer avec leurs amis», ajoute le triathlonien. 
Pour Pierre Lavoie, l’exclusion des enfants dans les concentrations sportives au secondaire peut créer un impact sur leur pratique de l’activité physique durant leurs potentielles études supérieures, mais également dans leur vie d’adulte.  
«À long terme, la santé mentale d’un jeune va être affectée sans le sport, ce qui va entrainer une mauvaise alimentation. Arrivé à l’âge adulte, il peut développer des problèmes de santé et ça va coûter deux fois plus cher aux hôpitaux pour le soigner», vulgarise-t-il. 

Chez les 0-6 ans

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Selon Pierre Lavoie, plusieurs jeunes aiment le sport pour l’esprit d’équipe et non pour la compétition. (Photo : Gracieuseté)

En plus des élèves du secondaire, le triathlonien québécois observe que le problème commence chez les 0 à 6 ans. Il pense que le système québécois devrait sensibiliser davantage le développement physique de ces jeunes. 

«Si on ne développe pas physiquement un jeune assez tôt, bien il va avoir du mal à bouger et va se décourager rapidement. L’objectif, c’est qu’une personne doit être active pour toute la vie», croit celui qui est bien connu pour ses cubes énergie. 

Solutions en cours

Pierre Lavoie organise des conférences dans les écoles pour sensibiliser les parents à encourager leur enfant à bouger régulièrement et pour identifier les failles dans les systèmes d’équipes sportives scolaires. 

L’athlète prévoit sortir un livre, des études réalisées en collaboration avec des universités ainsi qu’un documentaire qui s’intéresseront à cet enjeu en s’appuyant sur des statistiques et en mettant en valeur des chercheurs spécialisés dans le développement physique de l’enfant.

«Avec toutes ses alternatives, j’espère sincèrement que le gouvernement du Québec collaborera avec nous un jour pour encourager la persévérance des jeunes dans une équipe sportive plutôt que lui impose des critères réducteurs», évoque-t-il.