Lucas Dejmek n’a pas froid aux yeux, même en altitude. Pilotant des avions depuis l’âge de 12 ans, le Candiacois aspire à voler toujours plus haut. Il a créé la Fondation des possibilités d’envol afin d’offrir des bourses aux aspirants pilotes qui ont besoin d’un coup de pouce monétaire pour obtenir leurs licences.
Le jeune homme a eu la piqûre de l’aviation à l’âge de 12 ans.
«J’ai appris à voler un avion sur le simulateur d’une tablette [électronique] et c’est ça qui m’a inspiré, qui m’a montré que j’avais cette passion», se souvient-il.
Bien qu’il ne respectait pas l’âge minimum de 14 ans pour suivre des cours de pilotage à Saint-Hubert, la détermination de l’adolescent a convaincu ses parents de plaider pour lui au sein de l’établissement, qui a finalement accepté.
«Je volais mon petit Cessna avec un instructeur et j’adorais ça. À 13 ans, j’ai obtenu ma licence radio pour les communications en avion, puis l’année d’après, mon permis de pilote étudiant qui m’a donné le droit de voler seul mon avion», relate Lucas Dejmek.
La pandémie lui a littéralement coupé les ailes, alors qu’il devait effectuer son premier vol en solo à 14 ans.
Néanmoins, le jeune pilote n’a pas abandonné, puis, à 17 ans, il s’est lancé dans le processus pour l’acquisition de sa licence privée de pilotage. Il a obtenu celle-ci à la fin de l’été 2022, ce qui lui donne le droit de voler avec des passagers au Canada durant le jour. Il a eu sa qualification de vol de nuit l’hiver suivant.
«J’ai suivi un cours théorique de 50 heures en terminant mon secondaire 5, se rappelle-t-il. Après l’évaluation, j’ai passé une entrevue et le lendemain de mon bal des finissants, je suis parti pour 7 semaines à Saint-Jean-sur-Richelieu à la base militaire.»
Des semaines à travailler 6 jours, de 12 à 15 heures, constituaient l’horaire de Lucas Dejmek.
«On se levait à 5h30 du matin, on faisait de la théorie en avant-midi, puis on volait jusqu’au souper, on mangeait et on se couchait. Je éalisais mon êve, mais c’était exigeant», raconte-t-il en précisant qu’il s’agit normalement d’une formation de 2 ans et demi.
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Aspect monétaire
Le jeune homme a rapidement éalisé que les montants à débourser grimpent rapidement pour l’obtention d’une licence de pilotage commerciale.
«Il faut 200 heures de vol pour l’avoir. Quand tu paies 350$ de l’heure pour piloter, qu’il y a des frais pour l’instructeur et pour atterrir, entre autres, ça monte rapidement», détaille-t-il.
Ce dernier estime entre 60 000$ et 80 000$ le prix seulement pour la licence. Les cadets ont couvert de 15 000$ à 20 000$ des frais pour lui, puis il a économisé pour payer le reste. Il pense à utiliser son égime d’épargnes-études pour l’université avant de poursuivre en aviation.
Entre-temps, Lucas Dejmek a fait son entrée au cégep, au collège Sainte-Anne à Lachine. Étudiant en entrepreneuriat, il a commencé à bâtir sa fondation.
«À la base militaire, j’ai rencontré d’autres jeunes aspirant à être pilote. Il y en a beaucoup qui ne poursuivent pas dans cette voie parce qu’ils n’ont pas l’argent pour le faire», a-t-il observé.
C’est ainsi qu’est née son idée, qu’il a rapidement mise en branle en termes d’incorporation fédérale pour offrir des bourses à tous les Canadiens et d’autres démarches juridiques.
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Objectif
En l’espace d’un été, le jeune homme a travaillé sans arrêt pour bâtir l’organisme à but non lucratif. Il en est maintenant à l’étape d’amasser des fonds à l’aide de dons.
«Je me fais connaître. Je vais voir des gens, des entreprises qui peuvent commanditer la fondation. Je bâtis des contacts et un éseau. J’ai 10 000$ jusqu’à maintenant», détaille-t-il.
Son but est de écolter un montant assez élevé pour offrir une douzaine de bourses de 5 000$ la première année. De ce montant, 4 000$ iront au futur pilote pour couvrir les frais d’une qualification de vol de nuit, soit la première étape vers l’obtention d’une licence de pilotage commerciale. Pour chaque bourse donnée, la fondation conserve 1 000$ afin de couvrir ses frais administratifs.
Les seules bourses qui existent présentement sont différentes dans chaque province canadienne. Autrement, les membres de groupes cadets ont accès à certains montants.
Lucas Dejmek aborde la pénurie de pilotes dans le milieu de l’aviation, qui touche le domaine, mais également la population qui voyage.
«On va avoir besoin d’environ 7 600 pilotes d’ici 2025. Au taux où on va en ce moment, on va seulement pourvoir 3 000 postes. Je me suis dit que si je pouvais aider au moins 1% de ceux qui veulent faire ça dans la vie, ça pourrait quand même faire une différence», dit-il.