Plus de travailleurs réclament de l’aide alimentaire

le mardi 20 juin 2017

La pauvreté touche de plus en plus les personnes qui occupent un emploi. Selon le Complexe le partage, 40% des résidents de La Prairie, Saint-Constant et Sainte-Catherine qui ont eu recours à la banque alimentaire de l’organisme en 2016-2017 sont des travailleurs. Un soutien qui s’est traduit par 3 809 dépannages.

En 2015-2016,  ce nombre était de 3 527. Il s’agit donc d’une hausse de 8% de la demande en un an. Ces chiffres proviennent du bilan annuel que le Complexe vient de publier.

«Le coût de la vie augmente, avec tout ce que ça comprend: le prix du panier d’épicerie, la facture d’électricité, des dépenses courantes. Cependant, les salaires ne suivent pas cette hausse», mentionne Cathy Lepage, directrice générale du Complexe.

«Et ce n’est pas juste au Complexe que ça se produit, mais aussi dans les autres organismes similaires au nôtre et dans les banques alimentaires», affirme-t-elle. 

Elle ajoute que les gens qui gagnent moins de 17$ de l’heure ne peuvent y arriver dans la mesure où la plupart d’entre eux sont obligés de consacrer jusqu’à 50% de leurs revenus pour se loger.

Les familles monoparentales sont surreprésentées dans les demandes d’aide.

«Il y a de plus en plus de pères monoparentaux qui peine eux aussi à joindre les deux bouts», note la principale intéressée.

Devant cet accroissement, le Complexe se voit dans l’obligation de faire des choix dans la distribution de denrées. Par exemple, le lait que l’organisme achète sera remis aux personnes ayant des enfants «au détriment des autres demandeurs qui n’en ont pas», déplore Mme Lepage.  

«Les budgets du Complexe n’augmentent pas et nous sommes inquiets. À part nous, il n’y a pas d’autres organismes [sur le territoire desservi] qui donne de la nourriture, fait-elle remarquer. Si la demande continue d’augmenter comment allons-nous faire pour répondre à ces besoins de base?» 

La situation n’est pas prête de changer, à moins que des actions gouvernementales ne soient prises, poursuit Cathy Lepage.

 

Cloches

Le Complexe le partage poursuivra ses démarches auprès des villes du territoire de Kateri afin qu’une règlementation soit mise sur pied pour limiter l’installation de cloches de dons aux organismes locaux et régionaux, comme c’est le cas à La Prairie.

«Il est important que les organismes de la région, qui redonnent directement à la communauté, aient pignon sur rue pour l’installation de cloches de dons», a fait valoir la directrice générale du Complexe.  

 

Dons de vêtements et autres

63 316 : nombre de sacs de vêtement et objets destinés aux deux friperies du Complexe le partage situées à Saint-Constant et La Prairie ce qui représente 518 tonnes détournées du centre d’enfouissement. C’est près de 3000 sacs de plus qu’en 2015-2016.

«L’ouverture du centre de tri en mai à Saint-Constant nous a aidés à améliorer le processus. Nous avons pu maximiser les ressources humaines et uniformiser les prix dans les deux magasins en plus de renouveler les inventaires sur une base régulière», a mentionné Cathy Lepage, directrice générale du Complexe.