Plus difficile de vendre une maison de fumeur

le mardi 17 janvier 2017

Une forte odeur de cigarette est un frein majeur pour la vente d’une maison, qui pourrait rebuter un acheteur ou faire baisser considérablement le prix, selon des courtiers immobiliers interrogés à l’occasion de la Semaine pour un Québec sans tabac.

«J’ai des clients qui m’ont demandé trois visites sur une même maison pour évaluer l’odeur de la cigarette. Finalement, ils ne l’ont pas achetée», cite en exemple Josée Tremblay, courtier immobilier pour Remax.

Sonia Dubois, également courtier immobilier pour Remax, affirme que des clients ont déjà interrompu une visite après avoir passé le seuil de la porte parce que l’odeur de cigarette était trop prenante.

Même son de cloche du côté du courtier immobilier Francis Mckenzie, aussi pour Remax. «Les acheteurs croient qu’ils ne pourront pas se débarrasser de l’odeur de cigarette», dit-il.

Les courtiers reconnaissent que l’odeur s’imprègne dans les tissus des rideaux et des sofas, mais également dans les murs et les moustiquaires. Ils ont déjà vu des cadrages de fenêtres et des moulures jaunies par la fumée de cigarette.

«Ça donne parfois l’impression aux acheteurs que la propriété manque d’entretien», soutient M. Mckenzie.

Pour vendre

Les courtiers affirment que des efforts doit être mis pour vendre ce type de propriété au prix désiré.

Ils conseillent aux propriétaires fumeurs de faire un grand ménage, voire même de faire appel à des spécialistes, avant de mettre leur maison sur le marché. Repeindre est également proposé après avoir lavé les murs.

Pendant le processus de vente, les propriétaires devraient éviter le plus possible de fumer dans la maison sinon de bien aérer avant les visites.

Si un tel nettoyage n’est pas fait, les vendeurs devront probablement baisser leur prix, affirment les courtiers.

Mme Dubois raconte qu’un de ses clients devait vendre le condo de sa mère décédée dans lequel elle fumait. Il a dû investir près de 5000$ pour nettoyer le quatre et demi. Sans ça, elle estime qu’il aurait dû vendre 15 000$ en dessous du prix.

Les courtiers ajoutent que l’odeur aura également un impact sur le temps de vente de la propriété. Ils affirment tous les trois que ce sera plus long vendent une telle maison si aucun changement n’y est apporté.

Moins qu’avant

Le nombre de maisons où l’odeur de cigarette est présente à toutefois grandement diminué, affirment les trois courtiers.

Mme Tremblay, qui exerce le métier depuis 1999, soutient qu’il y en avait dix fois plus avant. Elle estime à moins de 1% le bassin des propriétés avec cette odeur.

Il n’y a pas nécessairement moins de fumeurs, mais les gens fument plus à l’extérieur de leur maison, croient les courtiers.

 

L’influence du marché

La vente d’une maison avec une odeur de cigarette sera plus difficile si c’est un marché de vendeurs versus d’acheteurs, mentionne Manon Stébenne, directrice des communications de la Chambre immobilière du Grand Montréal.

«Lorsque c’est un marché de vendeurs, il y a moins d’offres. L’acheteur n’a pas toujours d’autres options que celle qui sent la cigarette. De l’autre côté, dans un marché d’acheteurs, il y a beaucoup d’alternatives. Ils ne vendront pas et devront baisser leur prix», affirme-t-elle.

 

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