Plusieurs objets détournés des poubelles à La Prairie grâce à un site Web

le mardi 25 avril 2017

Après un peu plus de six mois d’utilisation de la plateforme GrabVille par les citoyens de La Prairie, l’entreprise We grab it estime que 19 000 kilogrammes de matières résiduelles ont été détournées des sites d’enfouissement.

La plateforme, anciennement appelée Grab, permet de donner une seconde vie à des objets dits encombrants, dont les personnes souhaitent se départir. Elle facilite la façon de se débarrasser de matériaux de construction et autres, plutôt que de les envoyer aux poubelles.

Le but de l’ensemble du service est de diminuer la quantité de déchets envoyés aux poubelles.

Cynthia St-Laurent, directrice de la compagnie, cite quelques cas.

«Une dame voulait changer ses armoires de cuisine. Plutôt que de payer quelqu’un pour les enlever et payer un conteneur pour s’en départir, elle les a affichées sur la plateforme. Un citoyen est allé les chercher, les a enlevées et les a réutilisées pour son chalet. Une autre dame voulait défaire sa piscine hors-terre. Un homme est allé l’aider et est reparti avec la toile qu’il a utilisée pour faire un étang», indique-t-elle.

Nouveauté

Les Laprairiens, premiers utilisateurs du service, ont contribué à adapter le produit. Plus de 2200 personnes sont abonnées au service.

«On a discuté avec les citoyens, ce qui a aidé à la croissance de notre entreprise et à améliorer la plateforme», soutient Mme St-Laurent.

Dans cette optique, la compagnie a ajouté un volet pour vendre des objets à moins de 100$, le Grab market. Tout se passe en ligne. Une personne affiche l’objet à vendre. Elle reçoit ensuite une ou des offres qu’elle peut accepter ou non. Le montant convenu entre les deux est réservé sur la carte de crédit de l’acheteur et débité après la transaction.

«Ça évite les négociations pour payer moins cher rendu sur place. Ça permet aussi de ne pas utiliser le téléphone ou d’échanger plusieurs courriels. Le temps, c’est ce qu’on a de plus précieux», affirme la directrice.

Un autre service mis en place par la compagnie est la récupération de petits objets à domicile, tels des bouteilles de vin, des contenants consignés, des cartouches d’encre et des batteries.

«Les petits encombrants sont ceux qui ont le plus de risque de se retrouver aux poubelles. On a décidé de trouver une solution au problème», indique Mme St-Laurent.

Pour ce faire, les gens doivent remplir un formulaire en ligne au www.fautquecaparte.ca en indiquant leurs coordonnées, le matériel et la quantité à ramasser. Pour les contenants consignés, l’entreprise remettra 50% de la consigne à la personne.

Vers la mi-mai, une nouvelle fonction devrait être mise en place utilisant la messagerie Facebook via la page de We grab it. Pour ce faire, les utilisateurs enverront un message comprenant une photo de l’objet dont ils veulent se départir ainsi que leur adresse. La photo sera relayée sur la page sans adresse précise, mais plutôt une indication de la distance en kilomètres entre le potentiel acheteur et l’objet. Les personnes intéressées pourront faire des offres.

La compagnie a également instauré une ligne de service à la clientèle pour répondre aux questions des utilisateurs.

D’autres Villes

De nouvelles Villes sur la Rive-Sud auront accès au service. Les citoyens de Saint-Constant et Brossard seront les prochains à pouvoir utiliser la plateforme. D’autres municipalités du Roussillon sont en pourparlers avec la compagnie, mais les ententes ne sont pas encore signées.

Trois arrondissements de Montréal devraient aussi utiliser le service en projet-pilote dans les prochains mois.

L’objectif de l’entreprise est de l’implanter partout sur la Rive-Sud, à Montréal, sur la Rive-Nord et ensuite à tout le Québec. Dans un avenir plus large, elle souhaite l’étendre au pays et à l’international. Déjà, le service est disponible au Cambodge et au Vietnam.

Reconnaissance

En novembre, We grab it a remporté le prix de Support au développement commercial au Gala Envirolys du Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec.

«Ça a été une grande surprise, on ne s’attendait pas à gagner. Recevoir la reconnaissance de nos pairs dans l’industrie c’est très valorisant», soutient Mme St-Laurent.