Plusieurs oiseaux plus faciles à observer l’hiver dans la région

le mardi 24 janvier 2023

L’hiver venu, les passionnés d’ornithologie ne rangent pas leurs jumelles et appareils photo. Tout le contraire. Certes, il ne faut pas craindre le froid, mais l’observation en hiver laisse place à une variété d’espèces d’oiseaux différentes des autres saisons, facilement repérables dans la région de Longueuil.

Au Club d’ornithologie de Longueuil, les activités sont nombreuses durant la saison froide.

«Chaque saison a ses caractéristiques, souligne la présidente du Club, Louise Falcon. L’hiver, c’est sû qu’il y a moins d’espèces, mais ce sont des espèces différentes, qu’on ne voit pas le reste de l’année. Le top, c’est le printemps, mais si tu t’arrêtes au printemps, tu vas manquer beaucoup d’affaires!»

Cette dernière explique que les mouvements migratoires des oiseaux font en sorte que les espèces sont différentes selon le temps de l’année et qu’entre décembre et la mi-février, «l’hiver ornithologique», on peut voir dans la région les oiseaux résidents, les hivernants et les migrateurs tardifs.

Oiseaux résidents

Ce sont ceux qui restent dans la région à l’année, comme le geai bleu, le cardinal, la mésange, le grand pic ou la sittelle à poitrine blanche. Ce bassin d’oiseaux peut être observé en tout temps, mais leurs habitudes sont un peu différentes. Par exemple, ils chanteront moins, mais ils pourront tout de même être repérés parce qu’ils vont continuer à crier.

«Ils se parlent. Le cri, c’est leur conversation. Les chants, ç’a plus une fonction territoriale et sexuelle», indique Mme Falcon.

{{HTML|IMG|MEDIA|9441}}

Le merle d’Amérique est un résident qui peut rester ou migrer sur une courte distance, selon les réserves de fruit qu’il trouvera. On en trouve donc ici en hiver mais en moindre quantité. (Photo : Gracieuseté – Gilles Éthier)

 

Certains strigidés, soit la famille qui comprend notamment les hiboux, sont également résidents et l’hiver est plus propice à leur observation, alors qu’ils vont s’abriter dans les îlots de conifères autour de Montréal. La chouette rayée, par exemple, est plus silencieuse l’été alors qu’elle niche à partir du mois d’avril. Elle commence ensuite à s’activer en hiver.

Oiseaux hivernants

Les hivernants sont les espèces dont les aires de nidification sont plus au nord et vont venir dans le sud passer l’hiver.

«Un peu comme nos nicheurs qui partent pour la migration, eux vont venir au sud, mais leur sud, c’est nous. Je pense au harfang des neiges, qui est peut-être le plus emblématique dans la région», souligne Mme Falcon.

{{HTML|IMG|MEDIA|9442}}

Le plectrophane des neiges est un hivernant. Il niche plus au nord, mais hiverne dans le sud du Québec de manière plus ou moins cyclique. (Photo : Gracieuseté – Gilles Éthier)

 

Elle évoque également la famille des fringillidés, comme les durbecs, becs-croisés, tarins et sizerins, tous des visiteurs en temps froid.

«Ils viennent de manière cyclique, parce que ce sont des oiseaux associés aux forêts de conifères, boréales. Ils nichent là, mais si la production de graines des conifères n’est pas assez abondante pour eux, ils vont venir les manger ici. Donc, tous les trois ou quatre ans, on a comme une mini invasion de ces oiseaux», relate celle qui a participé à sa première activité avec le Club d’ornithologie il y a plus de 20 ans.

Oiseaux migrateurs tardifs

Enfin, on retrouve également quelques migrateurs tardifs d’automne, comme les canards au mois de novembre, puis les goélands en décembre et janvier. Pour ces derniers, on notamment peut voir passer les goélands arctiques et bourgmestres, ainsi qu’observer en plus grand nombre les goélands marins et argentés.

S’habiller chaudement

Le plus important pour pratiquer ce loisir lorsque le mercure est sous zéro : s’habiller chaudement! «C’est vraiment ça la clé, parce que sinon, tu n’aimerais pas ça, ajoute Mme Falcon. Tu vas dehors et tu marches d’un bon pas, tu n’auras pas froid. Mais si tu restes planté debout sur le bord du fleuve, tu vas geler de bord en bord!»

«C’est un loisir où il ne faut pas être trop frileux! »

-Louise Falcon

Certains sites comme les marais et lacs ne sont plus propices à l’observation, mais la majorité des terrains restent les mêmes.

«La glace, c’est un gros élément. Si le fleuve gèle, tout d’un coup, il y a des affaires qu’on ne voit plus. Sinon, on va aux mêmes endroits, mais ce ne sont pas les mêmes espèces. Et même pour les sites où l’on ne va plus, on va aller deux kilomètres plus loin!» conclut Louise Falcon.