Pompier impliqué dans l’incendie criminel d’un ancien local électoral à Saint-Constant

le jeudi 23 juin 2016

Un pompier résidant à Saint-Jean-sur-Richelieu a agi comme intermédiaire dans un complot pour incendier un local électoral à Saint-Constant lors des élections municipales en 2013. Il connaîtra sa sentence plus tard cet été.

Maxime Gamache, 30 ans, s’est reconnu coupable de trois chefs d’accusation en lien avec l’incendie criminel qui a rasé l’immeuble de la rue Saint-Pierre qui abritait les locaux du candidat à la mairie Guy Brault la veille des élections du 3 novembre 2013.

Plusieurs personnes avaient alors suggéré que l’incendie était une manœuvre partisane. Or, l’enquête de la Sûreté du Québec a démontré qu’il s’agissait plutôt d’un stratagème du propriétaire de l’édifice, Karl St-Jean, pour frauder son assureur.

Recruteur et intermédiaire

Selon les témoignages entendus, le 22 juin, en vue de la sentence, Gamache travaillait à l’époque pour St-Jean, un entrepreneur de Chambly. Celui-ci lui aurait demandé de faire brûler l’édifice de la rue St-Pierre. Gamache a refusé et lui a plutôt référé une connaissance, Maxime Barbusci-Laplante, qui avait d’importants problèmes de consommation de drogues.

«L’accusé a recruté son complice parce qu’il savait que c’était une personne vulnérable afin de faire une job qu’il ne voulait pas faire lui-même», a souligné le procureur de la Couronne, Me Simon Lacoste.

Selon les messages textes déposés en preuve et cités par Me Lacoste, Gamache aurait agi comme intermédiaire entre St-Jean et Barbusci-Laplante, notamment lors de la négociation de la somme à verser aux incendiaires. La veille, l’ex-pompier aurait également payé un certain «Danny», qui n’est pas accusé dans cette affaire, pour une tentative d’incendie qui aurait échoué au même endroit. Un cocktail Molotov avait été lancé sur l’immeuble.

Petit arrêt avant l’Halloween

Barbusci-Laplante s’est présenté sur les lieux du crime le 2 novembre en compagnie de Jeffrey Primeau – qui a finalement refusé de participer à l’incendie – et Alexis Mercier, un résident de Varennes bien connu des policiers. Ce dernier a notamment des antécédents de vol qualifié et de fabrication de preuve ainsi qu’une cause pendante où il est accusé, entre autres, d’extorsion, d’agression armée, de séquestration et d’avoir drogué sa victime pour commettre un crime.

Barbusci-Laplante et Mercier auraient vidé un bidon d’essence sur la maison et allumé l’incendie pendant que Primeau et une femme qui ne fait pas partie des accusés attendaient dans la voiture. Le groupe est ensuite allé fêter l’Halloween.

20 mois de prison demandés

Les cinq coaccusés ont été arrêtés en février 2014. Mercier a plaidé coupable le 19 octobre après une détention de huit mois. Il a été libéré le lendemain.

Gamache, Primeau et Barbusci-Laplante se sont également reconnus coupables de complot et d’incendie criminel. Karl St-Jean, qui est aussi accusé de fraude, a quant à lui plaidé non coupable. Son enquête préliminaire est prévue en août.

La Couronne demande 18 mois de prison pour Maxime Barbusci-Laplante-Laplante, 12 mois pour Jeffrey Primeau et 20 mois pour Maxime Gamache.

«M. Gamache était pompier. Il était au courant plus que n’importe qui dans cette salle des risques inhérents à un incendie. C’est hautement aggravant pour le profil de monsieur», a plaidé Me Lacoste.

Gamache a reconnu avoir travaillé comme pompier, mais n’a pas précisé la municipalité. Contactés par TC Media, les services d’incendie de Longueuil, Saint-Constant et Saint-Jean-sur-Richelieu ont tous affirmé qu’il n’a jamais travaillé pour eux.

Me Lacoste a ajouté que Gamache a modifié son témoignage en cours de contre-interrogatoire, surtout lorsque confronté aux messages textes incriminants.

La défense demande plutôt 90 jours de prison à purger les fins de semaine, assortis de travaux communautaires. Les parties seront de retour en cour le 19 juillet.

(Avec la collaboration de Jos Morabito)