Par Philippe Lanoix-Meunier
En raison de différents défis externes au projet, des doutes concernant la date de mise en service du nouveau pont Champlain, prévue en décembre 2018, commencent à émerger.
Infrastructure Canada et Signature sur le Saint-Laurent (SSL), consortium responsable de la construction du pont, ont récemment adopté une série de mesures pour accélérer les travaux et respecter l’échéancier initial. SSL assure toujours viser la même date pour la livraison pour la mise en service du pont.
Au cours d’une rencontre avec les médias, le 20 octobre, le responsable du projet chez SSL, Daniel Genest, a expliqué que sans ces mesures la livraison de la structure pourrait être retardée de sept à huit mois. La mise en service ne s’effectuerait donc pas avant l’été 2019.
Ce retard aurait d’importantes répercussions financières, entrainant des pénalités pouvant aller jusqu’à 100 000$ par jour pour les 7 premiers jours, et de 400 000$ par jour pour chaque journée suivante, tel que stipulé dans les clauses du contrat entériné en 2014 entre Infrastructure Canada et SSL.
Prolongement de vie
En plus des possibles retards sur le chantier du nouveau pont, c’est l’état de l’actuel pont Champlain qui inquiète.
La société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain (PJCCI) a dévoilé que des travaux de renforcement pour solidifier la structure actuelle seraient nécessaires dans l’éventualité où l’on serait contraint de prolonger sa durée de vie au-delà de la date prévue.
Selon ce que rapporte le quotidien La Presse, le retard de livraison du nouveau pont pourrait coûter près de 250 M$ aux contribuables en frais d’entretien et de sécurité sur la vieille structure.
Selon les estimations de la PJCCI, environ 200 M$ seront nécessaires afin de prolonger la durée de vie du pont et assurer sa sécurité pour une autre année. Cette somme passerait à 250 M$ pour l’année suivante.
Des négociations seraient présentement en cours afin de déterminer le partage de la facture entre SSL et le gouvernement fédéral, le cas échéant.
Mesures supplémentaires
SSL a annoncé avoir récemment augmenté la main-d’œuvre sur le chantier et ajouté des quarts de travail. Ces mesures ont été déployées surtout dans le secteur du pont à haubans et sur l’approche ouest, et comprennent principalement des activités de préassemblage de la superstructure et de son installation. Les équipes déployées comptent aussi plus de travailleurs, comme des monteurs d’acier, sur les quarts de travail de jour et de nuit.
«En 2017, plusieurs jalons importants ont été réalisés pour la construction du corridor du pont, malgré les défis externes au projet qui se sont présentés en cours de route, a mentionné SSL par voie de communiqué. L’échéancier a été confronté à des pressions très importantes, notamment le défi du transport des pièces hors-normes préfabriquées au Québec et les grèves de cet été.»
«En consultation avec Infrastructure Canada, nous avons mis en place des mesures d’accélération visant à rattraper les délais engendrés par ces défis», ajoute le consortium.
«La mise en œuvre des mesures d’accélération a déjà commencé et nous visons livrer le pont tel que prévu en décembre 2018.»
-Le consortium
Survol des travaux
- 38 excavations maritimes complétées à l’automne 2016
- Fin de la préfabrication des semelles maritimes au printemps 2017
- Fin de l’installation des semelles maritimes à l’été 2017
- Approche ouest: 196 des 234 segments du pylône principal installés; fin prévue à l’automne 2017
- Approche est: 74 des 90 segments installés; fin prévue à l’automne 2017
- 8 des 37 chevêtres installés; fin prévue au printemps 2018
- 21 des 600 poutres-caissons installées; fin prévue à l’été 2018
- Pylône principal installé à 50%; élévation complétée à l’automne 2018
- 50% de la travée arrière du pont à haubans complété; fin de l’installation prévue au printemps 2018
