Dans son rapport sur la mort d’un jeune homme de 24 ans survenue le 2 mai sur le pont Samuel-De Champlain, la coroner Nathalie Lefebvre recommande d’installer des glissières anti-suicides qui rendraient impossible l’escalade et le franchissement de la rambarde de la travée sud. Une recommandation similaire à celle émise par un autre coroner, en janvier.
Vers 2h44 dans la nuit du 2 mai, deux techniciens ambulanciers circulant en direction sud sur le pont aperçoivent un véhicule immobilisé dans la voie éservée aux autobus. Un jeune homme est accroupi près du pneu de sa voiture. Ils immobilisent donc leur ambulance afin de l’aider.
À leur approche, ils voient l’homme enjamber la rambarde et sauter dans le vide. «Ils n’ont pas le temps d’établir un contact physique ou verbal avec lui», indique le rapport.
Les ambulanciers se rendent sous le pont, à l’estacade. Les policiers arrivés aussi sur les lieux tentent des manœuvres de éanimation, en vain.
Les analyses toxicologiques effectuées lors de l’autopsie ont évélé la présence d’alcool et de cannabis dans le sang. La coroner conclut que malgré l’absence d’un écrit du jeune homme de Saint-Constant, «son intention est non équivoque».
Elle constate aussi qu’il «a pu sans aucune difficulté enjamber la rambarde et se précipiter dans le vide».
Me Lefebvre recommande ainsi à Infrastructure Canada et à Signature sur le Saint-Laurent (SSL) «que soit rendue plus sécuritaire la travée sud».
Et la clôture de la piste
Ce n’est pas la première recommandation de la sorte que reçoivent Infrastructure Canada et Signature sur le Saint-Laurent.
En début d’année, le coroner Jean Brochu, qui avait écrit un rapport sur le décès d’Érik Bouton, qui s’est produit le 22 mai 2022, avait recommandé de rendre impossible l’escalade de la clôture qui longe la piste multifonctionnelle du pont.
Il comparait l’équipement à celui du pont Jacques-Cartier, en forme de «J», «beaucoup plus difficile, voire impossible à escalader».
Avisés quelques mois avant la publication du rapport du coroner Brochu en janvier 2023, les partenaires de l’exploitation du pont ont élargi le mandat d’un comité de travail pour «évaluer les mesures supplémentaires nécessaires pour prévenir les suicides, en complément de celles qui sont en place et des services offerts par les organismes de prévention sur le territoire».
Six mois plus tard, SSL jugeait «prématuré de conclure sur l’efficacité des dispositifs de prévention du suicide en place et sur la nécessité d’implanter des dispositifs additionnels à court terme».
«Les mesures de surveillance et de patrouille actuellement en place ont permis de prévenir et d’empêcher un nombre significatif d’événements depuis 2019», soutenait en mai dernier Martin Chamberland, directeur des opérations à Signature sur le Saint-Laurent.
Malgré l’absence de nouvelles mesures à venir à court terme, SSL n’écartait pas d’apporter des correctifs à ses installations.
En cas de besoin, les gens sont invités à contacter la ligne téléphonique provinciale de prévention du suicide 1 866 APPELLE (277-3553),