Pour tout savoir sur la poésie japonaise

le vendredi 3 février 2017

Transcrire une émotion qu’on ressent au moment présent en quelques mots à peine, le tout réparti en trois vers. C’est une des caractéristiques du haïku. L’auteure Jeanne Painchaud voue une passion à cette forme de poésie japonaise qu’elle compte démystifier à la bibliothèque municipale de Candiac, le 13 février.

«On dit que le haïku est le plus petit poème au monde. Il y a une règle très ancienne qui veut que le poème soit rédigé en 17 syllabes. Ce qui compte, c’est plutôt ce que le haïku dégage et non la forme», mentionne-t-elle.
Pour bien expliquer le style de cette poésie, Mme Painchaud compare le haïku à une photographie.
«C’est comme un photographe qui se promène et tombe sur un instant fulgurant, un peu spécial, étrange, qui suscite en lui une émotion. Il décide de raconter cette émotion en la photographiant. Lorsqu’on écrit un haïku, on est à l’affût de petits moments qui passent dans notre vie», dit la poète.
Elle reconnaît le défi que représente la rédaction du haïku, même si plusieurs auteurs célèbres s’y sont adonnés. Jeanne Painchaud cite à ce propos Jack Kerouac (Sur la route) qui aurait rédigé quelque 1000 de ces poèmes issus de la tradition nippone.
«Nous n’avons pas été élevés en pensant à un instant particulier à raconter. Les haïkus ne sont pas passés dans la culture québécoise contrairement chez les anglophones. Les petits Américains écrivent des haïkus dans les classes du primaire. On a du chemin à faire», constate l’auteure.
Par hasard
Détentrice notamment d’un baccalauréat et d’une maîtrise dans le domaine de la littérature, Jeanne Painchaud a découvert l’univers des haïkus «un peu par hasard», affirme-t-elle.
«Je m’intéresse à la poésie depuis que je suis ado. J’en écrivais. Et puis, un jour, je suis tombée sur le livre Haïku: anthologie canadienne. Elle était publiée en français, anglais et japonais. Elle a été rédigée par André Duhaime et sa femme de l’époque, Dorothy Howard», poursuit Mme Painchaud.
«Ces auteurs ont remonté assez loin parmi les écrivains du Québec et du Canada. Ils se sont aperçus que certains grands écrivains, dont Félix-Antoine Savard (Menaud, maître-draveur) ont rédigé des haïkus. Jean-Aubert Loranger, journaliste, a été le premier au Québec a écrire en français des haïkus en 1922», fait-elle remarquer.
Outre les conférences et visites dans les écoles, Mme Painchaud partage aussi son amour des haïkus dans le livre intitulé Découper le silence, Regard amoureux sur les haïkus. Paru en 2015, on retrouve dans cet ouvrage ses haïkus. Elle y raconte aussi son «coup de foudre» pour cette poésie.
L’écrivaine sortira fin février un nouveau livre  (ABC Montréal, aux éditions Les 400 coups) où, en compagnie du photographe Bruno Ricca, elle dévoile les secrets de Montréal. Photos, haïkus et informations sur certains lieux et événements complètent l’ensemble.
La conférence, gratuite, de Jeanne Painchaud débute à 19h30. Il faut toutefois s’inscrire en communiquant avec la bibliothèque ou