Premier vol réussi pour un avion centenaire

le jeudi 1 décembre 2016

Richard Legault s’est lancé il y a quatre ans dans un projet un peu fou: celui de construire son propre avion, une réplique d’un appareil de la Première Guerre mondiale. Ses efforts ont porté fruits, lorsqu’il a survolé la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu pour la première fois, le 17 novembre.

C’était entre 14h15 et 14h30, les citoyens qui ont levé les yeux au ciel ont peut-être eu la chance d’apercevoir cet engin historique.

L’avion de chasse, le Nieuport 12, attire l’attention. Il s’agit d’un biplan, un appareil qui possède deux ailes. Il est peint aux couleurs de l’escadrille N 62 de l’armée française. Celle-ci avait adopté le coq rouge sang comme emblème, ce qui représentait l’esprit combatif et le courage des aviateurs de l’époque.

Par souci du détail, une mitrailleuse en bois a même été ajoutée sur l’aile supérieure.

«Je volais à une distance de 500 ou 600 pieds du sol. Je faisais des zigzags à proximité de l’aéroport. Le vol a duré à peine 10 à 12 minutes, mais le moteur a un bruit atypique. Peut-être que les gens m’ont vu», pense Richard Legault, qui a construit l’engin dans un hangar de l’aéroport avec ses acolytes Gilles Paradis et Alban Marcoux.

Premier vol

Avant de prendre son envol, le passionné d’aviation a reçu l’aval de Transports Canada. Un enquêteur a mené une inspection rigoureuse. Malgré tout, le stress était au rendez-vous le grand jour.

«Je ne l’avais pas dit à mon épouse. Je n’étais même pas certain moi-même que j’allais vraiment décoller. J’étais très concentré, mais le rush d’adrénaline était là», raconte le pilote qui compte plus de 30 ans d’expérience.

Lorsqu’il a senti que le moment était enfin arrivé, il s’est élancé sur une piste gazonnée. L’excitation a grimpé d’un cran lorsqu’il a senti les roues quitter le sol. «Tout était parfait. C’était maintenant à moi de m’arranger pour atterrir», indique M. Legault.

Ainsi, malgré le plaisir d’être enfin aux commandes de son bolide, il ne pensait qu’à une chose: son retour au sol, considéré comme le moment le plus périlleux.

«J’ai vu comment l’avion se comportait dans les airs, mais j’avais hâte de revenir. Je n’étais pas complètement confortable. Je ne voulais pas prolonger le plaisir», précise-t-il.

Il a finalement posé l’appareil tout en douceur. «C’est tout un pilote!» souligne son acolyte Gilles Paradis.

Rêve

De retour au bercail, Richard Legault a embrassé la terre ferme. «Cela n’a pas duré longtemps, mais c’était amplement suffisant», mentionne-t-il.

Les passionnés profiteront de la saison hivernale pour faire quelques ajustements. Le prochain vol aura lieu au printemps. Richard Legault doit cumuler 25 heures dans les airs avant de pouvoir embarquer un passager.

Le pilote promet de montrer son appareil aux curieux en 2017. Son équipe et lui-même ont déjà leurs costumes d’époque pour cette occasion.