Auteur d’une prise d’otages survenue le 8 mars dernier à la Caisse Desjardins Notre-Dame de Bellerive, Marco Legault a été déclaré non criminellement responsable des accusations de séquestration, menaces de mort et possession d’une arme dans un dessein dangereux auxquelles il faisait face.
Le juge Bertrand St-Arnaud a rendu cette sentence lundi au palais de justice de Valleyfield, entérinant ainsi la suggestion commune soumise par le procureur Me Marc-Olivier Gagnon et l’avocat de Legault, Me Louis-Philippe Mercier. Marco Legault sera néanmoins confié à l’Institut Philippe-Pinel, où il restera en détention sur une base permanente. Il ne pourra retrouver sa liberté sans obtenir au préalable l’autorisation de la Commission d’examen des troubles mentaux.
Du même coup, il devra respecter diverses conditions requises par la Couronne, dont celle d’interdit de contact avec l’un ou l’autre des 4 victimes et de se rendre à une succursale des caisses Desjardins à Valleyfield. Une ordonnance de prélèvement d’ADN a aussi été entérinée par le juge St-Arnaud.
Cette sentence découle principalement de trois rapports d’évaluation psychiatrique réalisés à l’égard de l’accusé : un par deux experts de l’Institut Pinel (septembre 2019), un autre par le psychiatre Louis Morrissette (juin 2019) et l’autre réalisé par un psychiatre juste après son arrestation.
Ces trois rapports en viennent à la même conclusion à l’effet que l’accusé témoigne d’un « trouble psychiatrique majeur primaire » et qu’au moment des événements de mars 2019, il présentait « une atteinte du jugement importante… une interprétation délirante de la réalité… une incapacité à évaluer la nature et la portée de ses gestes… il lui était impossible de déterminer le légal de l’illégal…»
Témoignage du directeur général de la Caisse
Appelé à témoigner au tribunal au nom des victimes de cette prise d’otages, le directeur général de la Caisse, Gino Napoléoni a fait savoir que cet événement avait entraîné des effets traumatisants, particulièrement chez les 4 otages, dont un demeure toujours en congé de maladie.
L’événement a aussi affecté l’ensemble de la «famille» des employés. «Il y avait une certaine naïveté qui a définitivement disparu depuis ces événements, cela a changé la vie de 4 personnes et une remise en question chez plusieurs autres», a déclaré M. Napoléoni.
Aussi, malgré la sentence rendue, tous ont fait valoir l’importance de ne pas banaliser les gestes commis et leurs conséquences sur les victimes, directes et indirectes.
Quant à l’accusé, son avocat a relaté qu’il éprouvait de profonds regrets et qu’il acceptait que son sort soit confié à l’expertise psychiatrique.