Un projet de reconstruction résidentiel à Candiac soulève des questions

le jeudi 3 juin 2021

Après avoir refusé, puis réévalué le projet de reconstruction d’une résidence de la rue Laurier à Candiac déposé en décembre, le comité de démolition de la Ville s’est finalement prononcé en sa faveur, sous certaines conditions, répondant ainsi aux objections de voisins. Un citoyen qui a tenté à plusieurs reprises de soumettre un projet semblable partage quant à lui son incompréhension.

«Chaque secteur, rue, historique de voisinage et projet de démolition a ses particularités, ce qui fait en sorte que le comité analyse les dossiers au cas par cas.»
-Jacinthe Lauzon, directrice des communications à Candiac 

La décision a été prise lors d’une rencontre le 23 mars, suivant la diffusion d’un avis public le 3 mars relatant des modifications aux plans de la résidence projetée. La Ville demandait que la marge arrière soit conforme et que des changements soit apportées à la façade arrière. Elle exigeait aussi l’ajout d’intimité et la bonification d’aménagements paysagers, chose qui est maintenant planifiée.

Deux citoyens ont néanmoins partagé leur opposition.

D’abord, le comité de démolition a convenu d’entériner le projet à condition que la mezzanine, perçue comme un troisième étage, soit retirée.  La définition de mezzanine a été contestée, «car celle-ci ne devrait pas être une surhauteur, mais plutôt un plancher intermédiaire dans un espace de grande hauteur du plancher au plafond». 

Ensuite, le garage prévu a aussi suscité des questions, ainsi que l’intégration architecturale dans le secteur pour y conserver l’homogénéité. 

Au sujet de l’architecture et son impact visuel, la Ville considère que la dernière version du projet «reprend les éléments structurants du secteur», pour ce qui est des matériaux, des teintes, de la volumétrie, du modèle, de la fenestration et de la toiture. Il estime également que l’utilisation projetée du terrain est compatible avec les usages résidentiels adjacents et ne cause pas d’impact négatif sur la qualité de vie du voisinage. 

De plus, Geneviève Perreault, chef de division urbanisme, a détaillé que l’architecture contemporaine et l’utilisation de la pierre, notamment, rappelle celle de résidences à proximité. 

Une étude d’ensoleillement a conclu que la construction aura peu d’impact relativement à l’ombre sur les propriétés voisines. Finalement, de la plantation dense sera aménagée à l’arrière et à l’ouest du terrain.

Incompréhension

Maxime Lavoie a acheté une maison sur le boulevard Marie-Victorin il y a deux ans. Après plusieurs démarches pour faire accepter la démolition et la reconstruction d’une demeure, il a fini par abandonner en raison de nombreux obstacles. 

«Dès le départ, quand j’ai demandé un permis, on m’a dit que ce ne serait pas facile à la Ville, partage-t-il. Il me fallait entre autres un nouveau certificat de localisation alors que j’avais celui de 2016, puis un plan d’architecte paysagiste pour la nouvelle maison sans aucun critère pour la maison que je voulais construire. Déjà là je devais dépenser dans le vide.» 

M. Lavoie relate également qu’il devait faire faire une étude d’architecte afin de déterminer si le bâtiment actuel est historique «même si elle date de 1972». 

«À La Prairie, j’ai fait construire deux projets et je ne suis jamais passé par toutes ces étapes-là», fait-il savoir. 
Candiac lui a fait parvenir des exemples de plans durant le processus, mais selon M. Lavoie, ceux-ci ne ressemblent à rien dans le quartier alors que les critères incluent l’uniformité. 

«Quand j’ai acheté, la dernière des cinq grosses maisons sur Marie-Victorin, tout près, se terminait. Je ne comprends pas pourquoi mes plans similaires à ces constructions n’ont pas acceptés», déplore-t-il. 

Au total, M. Lavoie confie avoir dépensé de 12 000$ à 13 000$ «de paperasse».

La volumétrie du projet ainsi que les grandes fenêtres en façade sont quelques éléments qui lui ont été refusés.
Il se dit surpris de voir que le projet sur la rue Laurier, non loin de la résidence qu’il a acquise, a été accepté. 

Processus rigoureux

De son côté, la Ville de Candiac explique que lorsqu’un projet de démolition est soumis, la première étape consiste à rencontrer un employé du Service de développement durable et du territoire. Selon Jacinthe Lauzon, directrice des communications, la procédure, les critères d’évaluation, les délais et la règlementation sont alors détaillés. 
Un service d’accompagnement est offert au citoyen, qui peut durer une dizaine d’heures avant le dépôt de la demande au Comité de démolition. 

«Une fois déposée, celle-ci peut constituer de 10 à 100 heures de travail d’analyse, indique Mme Lauzon. La démarche réglementaire rigoureuse et complexe peut durer plusieurs mois, voire de 6 à 12 et parfois même plus.»
De plus, le Comité consultatif d’urbanisme doit aussi plancher sur les demandes comme celles de M. Lavoie ou du 7, rue Laurier. 

La Ville affirme toutefois que «pour faciliter la compréhension des citoyens et des parties prenantes», un guide pratique incluant des fiches techniques illustrées ainsi que des conseils est sur la table de travail du Service de développement durable et du territoire depuis plus d’un an. 

Quant aux maisons modernes sur le boulevard Marie-Victorin, qui suscite encore à ce jour des questions de citoyens, Mme Lauzon explique que la procédure a été respectée. 

«Il faut préciser qu’au fil des années, la démarche a évolué pour gagner en précision», dit-elle. 

Quelques critères évalués par le Comité de démolitionr
-État du bâtiment visé
-Patrimoine immobilierr
-Coûts estimés d’une restaurationr
-Détérioration de l’apparence architecturaler
-Caractère sécuritaire du bâtimentr
-Impact sur la qualité de vie du voisinager
-Durabilité environnementaler
-Respect du milieu