Propriétaires et hommes à tout faire

le jeudi 27 août 2015

Les propriétaires font la belle vie; ils n’ont qu’à encaisser les chèques de loyer et à effectuer des réparations de temps à autre. Erreur!, a constaté le Journal. Ils travaillent à la sueur de leur front et sont disponibles 24h sur 24.

C’est particulièrement le cas pour Richard Mendes qui possède un parc immobilier de 110 logements à La Prairie, Granby et Montréal avec son frère et son père.

«On fait toutes les rénovations sauf le remplacement des couvertures, raconte-t-il. La peinture, le recouvrement de plancher, le remplacement des armoires de cuisine, poser de la céramique, du plâtre, etc.»

Comme lui et son frère ont étudié l’électricité et la plomberie, ils s’occupent également de ces travaux en plus de faire la gestion, la tenue de livres, la perception des loyers, la visite des logements, la signature des baux…

«Notre période plus achalandée s’étend de mai à octobre», poursuit M. Mendes.

Pour lui et son frère, ce n’est pas leur emploi principal. Ainsi, il est fréquent qu’ils doivent prendre une journée du week-end pour procéder à des réparations ou à l’entretien des logements. Son père, à la retraite, ne chôme pas non plus.

«C’est lui qui éteint les feux pendant la semaine!» dit-il.

Pendant leurs vacances, les frères Mendes ne se font pas dorer la couenne; ils prennent trois semaines par an pour effectuer des rénovations majeures à leurs immeubles.

M. Mendes a hérité de la passion de son père pour la gestion de propriétés. Il rêve de prendre sa retraite à 55 ans… pour se consacrer à temps plein à son parc immobilier qui a doublé en l’espace de 15 ans!

Développer son côté manuel

C’est aussi l’idée d’un revenu d’appoint à la retraite qui a motivé l’ancien professeur Marcel Cadieux à acheter des immeubles à logements à La Prairie au cours des 25 dernières années. Il a déjà possédé jusqu’à quatre immeubles où il tondait le gazon tous les samedis matin.

«Ce n’est pas pour tout le monde. C’est très demandant. Il ne faut pas avoir peur de travailler et de se salir les mains», confie le propriétaire devenu manuel avec le temps par souci d’économie et en raison du manque de disponibilité de la main-d’œuvre.

«Si tu veux faire un peu d’argent, il faut que tu fasses toi-même les travaux sinon ça revient cher, explique le Laprairien. En plus, un tireur de joints va être intéressé à faire le travail pour une maison, mais si tu lui demandes «une job» de deux heures, il ne voudra pas.»

Le propriétaire doit aussi apprendre qu’un «locataire, ça demande tout le temps. Mais en même temps, il ne veut jamais être dérangé selon lui. Soit que ce n’est jamais le bon moment ou qu’il est absent. Sinon, il se plaint de la poussière causée par les travaux.»

Au bout du rouleau

Après 40 ans à posséder des plex à Sainte-Catherine et à Montréal, Gilles Beaumont tournera la page d’ici trois ans. Il a hâte.

«Je ne suis plus capable de subir ce stress», affirme le proprio. Il aurait vendu ses actifs avant si ce n’était pas du fait que sa conjointe lui donne un bon coup de main.

«T’es toujours pris avec des inquiétudes et les réparations. Tu ne peux pas non plus t’en aller à un endroit où le cellulaire ne rentre pas parce que tu veux pouvoir être joignable», raconte le sexagénaire.

Quant aux pertes financières, certains s’en sortent mieux que d’autres. Marcel Cadieux est l’exception chez les propriétaires. Il n’a perdu que l’équivalent de deux semaines de loyer en 25 ans pour des mauvais payeurs.

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