Le Québec souffre d’un manque de main-d’œuvre. En même temps, la province affiche un taux de décrochage toujours élevé.
Ce sont là deux enjeux préoccupants, mais il faudrait éviter que le premier finisse par aggraver le second. C’est en bonne partie ce qui explique une récente décision du gouvernement du Québec qui vient d’encadrer davantage le travail des jeunes pour éviter que leurs études en pâtissent.
Évidemment, le problème se pose moins pour les emplois d’été. Mais les employeurs concernés devront quand même se conformer à ces nouvelles dispositions, ce qui risque de leur compliquer la vie.
Voici, en rappel, ce qui a été annoncé.
Au départ, l’âge minimal pour travailler au Québec est désormais fixé à 14 ans, sauf exception, et il y en a quelques-unes: les camps de vacances, les terrains de jeux, le gardiennage, l’accompagnement aux devoirs et la participation à une entreprise familiale de moins de 10 employés, par exemple un dépanneur.
Les jeunes en question, puis ceux qui sont âgés de 14 à 16 ans, ne pourront être forcés de travailler plus de 17 heures par semaine.
Dans le contexte de la pénurie de travailleurs, ça ne fait pas l’affaire de tout le monde. Les restaurateurs, notamment, ne sont pas d’accord, eux qui peinent à recruter de la main-d’œuvre. Mais Québec a déterminé que le taux de décrochage était en cause, surtout qu’il a grimpé durant la pandémie. Aujourd’hui, 14% des jeunes quittent l’école sans avoir terminé leur secondaire, ou avoir obtenu un diplôme professionnel.
L’attrait de l’argent est puissant. Pour les jeunes, c’est tentant. Ils pensent améliorer leur sort… mais c’est à court terme. L’absence du moindre diplôme finit par compromettre leur avenir et les mener à une impasse.
Sur un plan plus large, c’est tout le Québec qui risque d’en faire les frais. L’économie du savoir s’impose sur la planète et les sociétés moins instruites ne pourront pas suivre la cadence. Elles seront reléguées.
Il s’agit donc, ici, d’une responsabilité collective, pas tant celle des jeunes que des adultes, notamment des parents et des employeurs. Et en passant, si d’aventure vous avez affaire à des adolescents ou des adolescentes qui font bien leur boulot, pourquoi ne pas les encourager? Ça leur fera du bien…