La refonte tarifaire de l’Autorité régionale de transport métropolitain et l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) sont censées simplifier la vie des usagers. Ce n’est pas la réalité de la Brossardoise France Giguère, qui doit maintenant composer avec quatre cartes OPUS plutôt que deux pour ses différents déplacements sur la Rive-Sud et à Montréal.
«Ça n’a pas d’allure, j’ai trop de cartes, lance Mme Giguère. Et si on se trompe de carte, on n’a pas le choix, le titre est validé.»
Voici sa situation.
Âgée de plus de 65 ans, Mme Giguère a droit au transport collectif gratuit en dehors des heures de pointe avec le Réseau de transport de Longueuil (RTL). Première carte pour des titres Accès hors pointe.
Lorsqu’elle souhaite prendre un autobus de Brossard et se rendre à Longueuil, pour ensuite emprunter le métro, elle se sert de titres AB. Deuxième carte.
Elle détient aussi des titres REM pour ses déplacements du terminus Brossard jusqu’au centre-ville; des titres qui disparaîtront dans quelques années. Elle opte pour ces titres plutôt que les titres AB, car elle bénéficie d’un rabais en raison de son âge, avance-t-elle. Troisième carte.
Sa quatrième carte compte les titres A, pour des déplacements à l’intérieur de Montréal.
Mme Giguère a tenté de savoir si toutes ces cartes sont nécessaires. L’implication de diverses instances complique ses démarches.
«Quand je fais une plainte au RTL, ça doit juste concerner le RTL. J’ai aussi fait une plainte au REM, mais on m’a répondu que j’en faisais trop», déplore-t-elle.
Contraintes
Au Journal, l’ARTM indique qu’il est impossible de confirmer si la possession de quatre cartes OPUS est nécessaire dans ce cas, sans connaître les habitudes de déplacements de l’usagère.
«Le système OPUS pose des contraintes technologiques qui empêchent la cohabitation de certains titres de transport sur la même carte, reconnaît toutefois Séléna Champagne, conseillère aux affaires publiques et relations médias. Il doit être remplacé afin de tirer tous les bénéfices de la refonte tarifaire et d’optimiser les modes de paiement.»
Des cartes Opus implantées en 2022, qui s’ajoutent aux cartes standards, contournent ces limites afin que les personnes admissibles à des tarifs réduits puissent en bénéficier.
«En fonction de leurs besoins de déplacement (notamment de la diversité de leurs déplacements occasionnels), certains usagers doivent en effet se procurer une carte occasionnelle ou plus d’une carte OPUS», soutient Mme Champagne.
Sur le site de l’ARTM, un tableau détaille les titres disponibles et quelles cartes peuvent les recevoir. Il ne compte toutefois pas les rabais offerts par les municipalités, comme les titres Accès hors pointe du RTL.
D’autres questions et des réponses
France Giguère a aussi fait part de quelques irritants vécus au terminus Panama.
Affichage
Elle déplore le manque d’affichage au terminus d’autobus, alors qu’elle doit se rendre jusqu’à l’entrée de la station du REM pour consulter les arrivées et départs des circuits d’autobus.
L’ARTM confirme que «les écrans d’information voyageur présentant les horaires des autobus seront activés dès que les travaux de raccordement au réseau de télécommunication seront achevés» par la CDPQ Infra.
Quais sans portes
Mme Giguère s’inquiète de l’absence de portes aux quais d’autobus. «On va geler cet hiver!» lance-t-elle, y voyant aussi un enjeu de sécurité.
L’ARTM dit analyser la possibilité d’installer des portes dans les ailes du terminus.
Poubelles
Mme Giguère a aussi critiqué la faible présence de poubelles aux quais du terminus. Cette observation a aussi été soulevée sur des pages Facebook regroupant des usagers du REM et du transport en commun.
«L’ARTM et son partenaire le RTL étudient effectivement l’ajout de poubelles additionnelles dans les terminus», répond-on.
Des réponses qui sont loin de satisfaire la Brossardoise.
Modernisation en étapes
Plusieurs projets sont en cours afin de moderniser l’achat et la validation des titre de transport, affirme l’ARTM.
Au premier trimestre de 2024, la recharge de titres sur OPUS pourra être effectuée via une application sur téléphone intelligent.
En 2025, l’ARTM implantera progressivement le paiement par carte bancaire. Il est déjà en place sous forme de projet pilote à Laval.
«Ultimement, les usagers du transport collectif auront accès à un compte client sur leur téléphone intelligent pour regrouper leurs titres de transport et leurs paiements à un seul endroit, explique Séléna Champagne. Il offrira une nouvelle alternative aux usagers qui souhaitent abandonner l’utilisation d’une carte OPUS.»
