Raccourci interdit dans le stationnement d’une épicerie

le vendredi 24 septembre 2021

Il est interdit aux automobilistes de «couper» dans le stationnement de l’épicerie Metro à Sainte-Catherine. Cette manœuvre met également en péril la sécurité des piétons et des consommateurs en plus de représenter une économie de temps négligeable, entend démontrer la Ville. 

Ce n’est pas d’hier que des automobilistes utilisent ce raccourci pour aller et venir entre le quartier des chansonniers et le boulevard Saint-Laurent. Le stationnement de cette épicerie possède deux entrées et autant de sorties, une du côté du boulevard Saint-Laurent, l’autre, de la rue Félix-Leclerc.

«L’an passé, j’ai eu plusieurs plaintes de clients et de parents inquiets pour leurs enfants qui passent dans le stationnement, explique Jean-François Cardinal, propriétaire du Metro. Des employés l’avaient aussi remarqué. Certains automobilistes passent vite, à 40-50 km/h, ou contournent les dos d’âne en place.»

C’est ce qui l’a amené à se tourner vers la Ville pour tenter de trouver une solution, puisqu’il ne veut pas fermer l’accès aux résidents du quartier des chansonniers.

«Certains arrêtent en finissant de travailler», allègue M. Cardinal.

La Ville confirme aussi avoir eu «plusieurs signalements de citoyens», outre le propriétaire de l’épicerie. Elle est intervenue parce que «c’est un enjeu de sécurité routière qui ne concerne pas uniquement le stationnement, mais qui s’étend aux rues qui l’avoisinent», fait valoir Marina Badani, agente aux communications à la Ville.

Campagne de sensibilisation

Le comité de circulation de la Ville a demandé au service des communications de développer une campagne de sensibilisation à propos de cette problématique. Au printemps, des affiches sur lesquelles il est écrit «un raccourci qui coûte cher, utilisez les rues appropriées» ont été installées.

Les automobilistes qui effectuent cette manœuvre sont en effet passible d’une contravention de 100$ plus les frais en vertu de l’article 312 du Code de la sécurité routière. La manœuvre est considérée comme étant un passage sur une propriété privée pour éviter de se conformer à la signalisation.

Néanmoins, la Régie intermunicipale de police Roussillon indique n’avoir pas donné de contravention à cet effet depuis un an. Selon Le Reflet, des conducteurs avaient toutefois écopé d’amendes par le passé.

«On ose croire que le panneau est dissuasif», affirme Karine Bergeron, porte-parole de la police.

La campagne de sensibilisation a été déployée à la suite d’analyses, de mesures du trafic et d’un sondage auquel ont répondu 91 citoyens. La campagne sera menée en trois phases. La seconde qui s’entame sert à modifier la perception de gain de temps des conducteurs, notamment. Les messages sur les affiches varient en conséquence.

Selon la Ville, l’économie de temps n’est pas appréciable, contrairement à la moitié des citoyens sondés qui estiment gagner de 6 à 10 minutes par cette manœuvre.

«Si on se fie à Google Maps, on économise entre zéro et deux minutes en traversant le stationnement au lieu de passer par la rue Union ou Duparc pour accéder au quartier.»

-Marina Badani, agente de communication à la Ville

 

Cent véhicules par jour

La Ville n’est pas en mesure de déterminer combien de véhicules utilisent le stationnement comme une traverse. Néanmoins, selon des relevés effectués pendant 10 jours en mars, une moyenne de 100 véhicules circulent dans le stationnement chaque jour dans le couloir qui relies les deux entrées/sorties.

Autres données recueillies par la Municipalité dans le stationnement: 

-La vitesse moyenne des véhicules est de 19 km/h;

-3 % des automobilistes circulent à plus de 30 km/h;

-Des vitesses allant jusqu’à 90 km/h ont été recensées la nuit;

-68 % des résidents du quartier s’y sentent en sécurité;

-57 % l’ont déjà traversé pour se rendre d’une rue à l’autre, dont 29 % qui le font quotidiennement.