Récupérer dans les poubelles de l’école ce qui est bon à manger

le mardi 24 novembre 2015

«J’ai pas mon lunch, car il n’y avait rien à manger dans le réfrigérateur de mon père». Cette phrase, Ghislaine (dont nous taisons volontairement le nom de famille) l’a souvent entendue en tant qu’ancienne surveillante sur l’heure du dîner dans une école de la région.

«À leur habillement, on savait qu’ils n’avaient pas d’argent, que ce n’était pas des enfants-rois», explique la dame retraitée depuis cinq ans.  

Écoutant son cœur, elle se disait prête à payer le repas à ces enfants. Ses collègues lui ont déconseillé de le faire, de peur que certains abusent de la situation.

«Je voyais que d’autres élèves dont les lunchs étaient bien remplis jetaient des aliments non déballés comme des yogourts, des gâteaux, fromages et même des fruits dont des pommes. Je les récupérais dans les poubelles et je les nettoyais», poursuit-elle.

La dame déposait la nourriture dans le frigo de la cafétéria et lorsqu’un enfant –notamment des garçons –  n’avait rien à manger, elle lui donnait quelque chose.

Elle indique que des jeunes s’amenaient en guise de repas un sac de pop-corn qu’ils préparaient au four à micro-ondes.

À la recherche de 25 sous

Autre fait qui a marqué cette ex-surveillante: des élèves qui partaient à la recherche de pièces de monnaie entre les casiers.

«Ils étaient à la recherche de 10 ou 25 cents afin d’aller s’acheter quelque chose à la cafétéria. Ça me faisait de quoi de voir ces enfants qui n’avaient rien à manger. Était-ce le manque de volonté de se faire un lunch? Je crois que non. Ils m’apparaissaient sincères. À force de les côtoyer, on finit par les connaître.»

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