Rencontrer l’âme sœur en pandémie, c’est possible

le mercredi 9 février 2022

Depuis maintenant presque deux ans, les relations sociales ont été mises à mal par la pandémie de Covid-19 et les diverses mesures sanitaires. Qu’à cela ne tienne, cela n’aura pas empêché pour autant le désir amoureux de faire son œuvre. Le Soleil est allé à la rencontre de couples de la région qui se sont rencontrés en ces temps plus troubles.

Karine et Jeff-Allen

Karine Danis est éducatrice au Centre de la petite enfance Les Gnomes à Châteauguay. La résidente de Beauharnois vit depuis quelques mois une histoire fusionnelle avec son nouvel amoureux, Jeff-Allen Chapdelaine, qu’elle a rencontré sur une application de rencontre.

« Le 1er novembre 2020, il m’a envoyé un message sur Badoo auquel j’ai répondu. J’ai hésité un peu au début vu notre différence d’âge: moi, 39 ans et lui, 31 ans. Il habitait la même ville que moi. Je me suis dit que je n’avais rien à perdre d’essayer et nous avons commencé à nous écrire et à discuter en vidéo sur Facebook », explique la dame.

Quelques jours plus tard, alors que les restaurants étaient fermés, ils ont décidé de souper ensemble chez Mme Danis afin de mieux se connaître. « La rencontre s’est bien déroulée et le courant a passé entre nous. Il était un homme respectueux qui correspondait à mes valeurs. On se parlait à chaque jour et petit à petit, notre relation s’est développée dans la confiance! », déclare-t-elle.

Le couple a finalement décidé de s’installer ensemble dans un appartement quelques mois plus tard.

Coup de théâtre cependant, en décembre 2021, la Beauharlinoise apprend qu’elle est atteinte d’un cancer de l’utérus et qu’elle ne pourra jamais avoir tomber enceinte.

« On avait comme projet d’avoir un enfant ensemble depuis juillet. Le plus dur combat de ma vie s’annonce pour moi, mais il reste avec moi malgré tous mes hauts et mes bas. Il m’accompagne dans cette épreuve alors que je suis dans l’attente d’une chirurgie. On a comme projet d’adopter lorsque nous aurons surmonté cet obstacle. », exprime-t-elle, confiante malgré tout.

Benoit Lazure et Valérie Dussault

Benoit est agent de sécurité à l’Hôpital Anna-Laberge à Châteauguay et Valérie est une préposée dans le même établissement et étudie pour devenir infirmière. Leur rencontre est pour le moins inusitée! En octobre 2020, un patient agressif et instable est arrivé à l’hôpital et les ambulanciers ont alors demandé de l’aide pour maîtriser l’individu. Tandis que Benoit immobilisait les jambes de l’homme, Valérie s’occupait de tenir sa tête; c’est à ce moment que leurs regards se sont croisés. Benoit avait perçu les beaux yeux de la dame dans son visage masqué.

« On s’est tous les deux remarqués à ce moment-là, mais je ne lui ai pas demandé son nom dans le feu de l’action. De son bord, elle a essayé de savoir mon nom et deux semaines plus tard, j’ai reçu une demande d’amitié sur Facebook », explique l’homme de 36 ans.

S’en est suivi des conversations vidéo de trois à quatre heures sur l’ordinateur pendant quelques jours; le courant passait bien selon M. Lazure.

Benoit et Valérie ont ensuite commencé à faire de nombreuses promenades dans des parcs et les discussions allaient bon train. La chimie entre les deux Châteauguois s’installait progressivement.

« On a fait ça pendant quelques semaines et un jour, Valérie m’a avoué qu’elle avait des sentiments pour moi. Ça tombait bien, je commençais à en avoir pour elle aussi », explique l’heureux élu.

Cette nouvelle idylle a déjà commencé à faire murir des projets. Lorsque Mme Dussault aura fini ses cours pour devenir infirmière, le couple aimerait aller quelques temps dans le Grand Nord québécois pour travailler et pouvoir ainsi peut-être, au retour, acheter une maison.

« Je me sentais pas mal seul, ma famille n’habite pas dans le coin et cette rencontre avec Valérie m’a beaucoup aidé », a-t-il conclu.

Ema et Alex

En novembre 2020, juste avant le début de la pandémie, Alex (nom fictif) a décidé de contacter Ema via la messagerie de l’application Instagram.

« On s’est vu une première fois dans un restaurant du Dix30 à Brossard en compagnie de quelques amis. À l’époque, on l’entendait que ça s’en venait (le virus) mais on était loin de s’attendre à ça! », se remémore Ema.

Très vite, les mesures sanitaires ont été mises en place et les deux jeunes gens ont dû trouver une solution afin de pouvoir continuer à se connaître davantage. « Je viens de Châteauguay et lui de Mercier, il fallait trouver un stratagème pour se voir, car on était en début de relation et la passion était au rendez-vous! », a confié Ema.

À tour de rôle, ils ont donc décidé d’aller habiter chez les parents de l’un et de l’autre en prenant soin de respecter le couvre-feu en vigueur. Ayant tous les deux perdu leur emploi à cause de la pandémie, les jeunes tourtereaux avaient donc plein de temps pour se voir mais avaient fait le choix de ne pas voir leurs amis pour des raisons de sécurité.

« Le plus difficile je dirais, ça a été le retour à la réalité avec le travail; on ne se voyait plus autant qu’avant. Lui est retourné à son travail de premier répondant et moi je suis stagiaire dans une école », indique-t-elle.

La jeune Châteauguoise de 22 ans estime qu’elle devra faire des compromis avec son amoureux quant à leurs projets futurs. « Je suis plutôt axé sur l’environnement et j’aimerais partir à l’étranger pour nettoyer des plages tandis que lui, il est concentré davantage sur l’achat d’une maison! ».