Article par Alain Morin
« Le Salon de Detroit n’est plus ce qu’il était » ou « Te souviens-tu de la fois où Jeep avait dévoilé le Jeep Wrangler en lui faisant traverser une vitre du Cobo Center? » Ces phrases, et bien d’autres du genre, je les ai entendues au moins cinquante fois durant la journée de presse et demie du Salon de Detroit. Effectivement, le Salon de Detroit est rentré dans le rang.
Il faut dire que le Consumer Electronics Show (CES) lui vole la vedette, se déroulant juste une semaine avant et devenant, année après année, de plus en plus spectaculaire. En plus, le Salon de Detroit a souvent été snobé par les marques de prestige que sont Ferrari, Lamborghini, Bentley, Porsche, Rolls-Royce et autres voitures pour millionnaires. Il faut dire que Detroit, ce n’est pas exactement ce que l’on appelle une ville paradisiaque!
L’Urus, oui, mais pas pour tous Cette année, quelques-unes de ces marques étaient tout de même sur place, mais par l’entremise d’un concessionnaire haut de gamme, Troy. C’est un peu l’équivalent de nos Decarie Motors et John Scotti. Il y a bien eu le lancement américain du Lamborghini Urus, mais l’événement s’est tenu la veille de la journée de presse dans un endroit de Detroit gardé secret et, bien entendu, sur invitation seulement. Malheureusement, l’invitation a dû se perdre entre Lamborghini et le Guide de l’auto…
Où est la Corvette à moteur central? Il y avait d’autres absents intéressants… Le Salon de Detroit, c’est le salon maintes fois choisi par Chevrolet pour le dévoilement des Corvette. Ç’aurait été l’endroit idéal pour dévoiler la Corvette C8, à moteur central. Soit elle n’est pas prête, soit Chevrolet voulait laisser toute la place à son nouveau Silverado, au demeurant fort réussi. Outre ce dernier, chez General Motors c’était assez tranquille.
Sacrée Tesla! Tesla, qui ne fait jamais rien comme les autres, n’a que faire des salons automobiles. En fait, ce n’est pas tant son absence à celui de Detroit qui intrigue, c’est sa présence à celui de Los Angeles en novembre dernier! C’est là que nous avions pu toucher, pour la première fois, à un Model 3. Selon Tesla, ça devait être amplement suffisant. Sur une note plus sérieuse, Tesla n’avait sans doute juste rien de nouveau à montrer. Sauf, peut-être, des dessins d’éventuels véhicules très spectaculaires.
Absence et quasi-absence BMW, de son côté, devait dévoiler, en première nord-américaine, son X7 Concept, mais il a été endommagé durant son transport. À sa place, BMW a présenté une vulgaire Série 7 et a enlevé le X sur les affiches. C’était réussi car je n’ai absolument rien remarqué! Volvo et Mitsubishi faisaient acte de présence en étant non pas dans la salle, mais dans le hall… Leur présentation était triste à mourir. Dire qu’il y a une dizaine d’années, c’était une marque chinoise qui était là… Cette année, GAC avait son propre kiosque, entre Kia et Hyundai. Et d’après ce que j’ai pu constater, ses produits sont plutôt bien finis et semblent bien adaptés à notre réalité. Pour le moment, GAC ne sera pas offert au Canada, mais ça ne devrait pas tarder.
Le duo Jaguar / Land Rover ainsi que Mazda brillaient par leur absence. Pourquoi? Difficile à dire. Il s’agit souvent de décisions marketing prises selon l’état du marché actuel et anticipé. Avoir un kiosque dans ces grands événements coûte aussi très cher et peut-être que les bénéfices escomptés étaient moins élevés que les coûts.
Un trio de belles camionnettes et une belle surprise On se souviendra davantage du Salon de Detroit 2018 pour le trio de camionnettes (Ford Ranger, Chevrolet Silverado 1500 et Ram 1500) qui y a été dévoilé. Et pour quelques concepts : Lexus LF-1 Limitless, Infiniti Q Inspiration, Nissan Xmotion et GAC Enverge. La surprise est venue de Ford avec le dévoilement de la Mustang Bullitt 2018, présentée par Molly, la jolie petite-fille de Steve McQueen. D’ailleurs, à côté de l’édition 2018, on pouvait voir l’une des deux Mustang 1968 qui a servi pour le tournage du film. Cette voiture est maganée, mais elle était la plus sexy du Salon!
Ces quelques belles présentations prouvent que tout n’est pas perdu pour le Salon de Detroit. Il n’est plus ce qu’il était, certes, mais si on laisse la nostalgie de côté, il n’était pas si mal que ça!