Les conseillers Mario Perron et Louise Savignac ont voté contre la fin de la période d’essai de la directrice générale de la Ville de Saint-Constant, Nancy Trottier.
Ce vote a visiblement surpris le maire Jean-Claude Boyer et les autres élus réunis lors du conseil municipal du 10 novembre. Un silence s’en est suivi. Les élus ont alors passé au point suivant de l’ordre du jour, sans émettre de commentaires ni féliciter la directrice générale qui venait d’obtenir sa permanence six mois après son embauche, le 23 mars.
Conséquent
Pour le conseiller Mario Perron qui a demandé le vote sur la question, il s’agissait d’être avant tout conséquent avec les réticences qu’il avait exprimées à ses collègues en plénière.
«Je reconnais que c’est une personne très compétente, a indiqué M. Perron, mais elle doit améliorer des choses, a-t-il poursuivi. Elle l’avait reconnu et monsieur le maire aussi.»
Le conseiller admet que son geste a étonné puisqu’il n’avait prévenu personne à ce sujet. Même ses collègues (Gilles Lapierre, Mario Arsenault et André Camirand) issus de l’équipe de Guy Brault n’étaient pas au courant.
M. Perron ne s’était pas non plus concerté avec Mme Savignac. S’il ne savait pas que cette dernière allait voter contre, il ne se dit pas surpris pour autant.
«En plénière, elle avait exprimé aussi son opinion», dit-il.
Quant aux éléments que la DG doit davantage travailler selon Mario Perron, ceux-ci demeurent confidentiels, mentionne-t-il.
Il a réitéré que son vote n’en est pas un de «non-confiance» envers Mme Trottier.
«Je faisais partie du comité de sélection lorsqu’elle a été choisie. Parmi les candidats qui se sont présentés, c’est elle qui était la plus compétente et efficace, mais il y a encore des étapes. La définition de tâche d’un DG a beaucoup évolué. Ce n’est plus comme dans le temps de M. Boulianne (Sylvain, ex-directeur général de Saint-Constant remercié en novembre 2014)», déclare Mario Perron.
Prudence
Propos similaire pour Louise Savignac qui, d’entrée de jeu, a tenu à préciser que son vote n’avait rien de personnel envers la directrice générale.
«C’était un vote de prudence. La fonction de DG n’est pas facile, elle est très exigeante. J’aurais tout simplement préféré qu’on prolonge la probation. Peut-être qu’au bout de trois ou six mois, c’est moi qui aurais proposé la permanence de madame», indique la conseillère.
Questionnée à son tour à savoir si elle avait prévenu le maire de ses intentions, elle répond «ce qui reste en plénière demeure en plénière».
Louise Savignac et Mario Perron ne croient pas que leur geste entachera les relations avec la DG et le maire. Ils ont chacun souligné l’ouverture d’esprit de M. Boyer et sa capacité de travailler en équipe.
Quant à la principale concernée, Nancy Trottier, elle n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
Le maire Boyer «profondément déçu»
Le maire Jean-Claude Boyer n’a pas apprécié la façon de faire des deux conseillers.
«Nous avons tous été profondément déçus, car une action de ce type n’était nullement justifiée. Et par respect des gens, cela ne se fait tout simplement pas», a-t-il fait savoir par écrit.
Ce dernier s’interroge sur le bien-fondé du vote, car jamais lors de la révision des différents dossiers avant l’assemblée du conseil «cette action n’a été soulevée et mentionnée», affirme-t-il.
