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La saga entourant la pancarte controversée sur les cyclistes à Saint-Philippe est loin d’être terminée. Même si la Ville a retiré l’affiche installée par le propriétaire du Marché Extra, le 9 décembre, ce dernier assure que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il n’en pose une nouvelle. Sylvain Rathé est allé jusqu’à mettre en demeure la Municipalité pour «abus de droit».
La Ville a envoyé plusieurs avis d’infraction à M. Rathé au cours des dernières années, faisant valoir qu’il ne respectait pas son règlement sur l’affichage. Le litige entre les deux parties devait se transporter devant la Cour municipale, le 9 décembre. Or, Saint-Philippe s’est désistée du dossier avant l’audience.
«Nous avons reçu il y a quelques jours une information à l’effet que l’affiche était plutôt implantée sur le terrain voisin, soit le 2905-2913, route Édouard-VII, explique Marilou Robert, responsable des communications de la Ville. Avec l’autorisation du propriétaire du 2905-2913, nous avons fait vérifier cette information par un arpenteur-géomètre. Il s’est avéré qu’effectivement, le panneau est situé sur le terrain voisin. N’ayant pas émis le constat contre le bon défendeur, la Ville n’a eu d’autre choix que de se désister.»
Après avoir obtenu l’accord du propriétaire du terrain voisin, la Municipalité a dépêché des employés des Travaux publics pour retirer la pancarte.
«Trophée de chasse»
Dans sa mise en demeure, dont Le Reflet a obtenu copie, M. Rathé allègue que l’intervention de la Ville a eu lieu 15 minutes après que celle-ci se soit retirée du dossier juridique.
«Tout cela était planifié par la Municipalité», estime le propriétaire, dans le document.
«Elle a voulu se faire justice elle-même, a-t-il ajouté en entrevue avec le Journal. L’armada est arrivée et a décidé de s’immiscer dans une relation entre deux propriétaires de terrains privés. Elle a saisi l’affiche illégalement comme si c’était un trophée de chasse.»
Sur place, la Ville de Saint-Philippe lui a signifié qu’il devait prendre rendez-vous pour récupérer sa pancarte entreposée au garage municipal. Elle le lui a rendue le 11 décembre à son commerce, après l’envoi de la mise en demeure.
«Ce n’est pas la fin pour autant, a affirmé M. Rathé au Reflet. Je vais la réinstaller, mais y en apportant des précisions. Plutôt que de dire qu’un groupe de cinq cyclistes et moins a un quotient intellectuel plus bas que celui d’un troupeau, je vais préciser qu’il est question d’un groupe de cyclistes qui ne respecte pas les règles de sécurité.»
Rappelons qu’en 2016, le propriétaire du commerce a installé une affiche près du stationnement sur laquelle il compare les cyclistes à des troupeaux d’animaux.
