Se lancer en affaires et rester zen

le mercredi 24 août 2016

Après avoir travaillé à titre d’éducatrice dans les CPE et avoir enseigné la danse, Josiane Dubé a décidé de se lancer en affaires. L’entrepreneure, originaire de Sainte-Catherine, a fondé La Pause Yoga Chaud à Candiac. Souvent sollicitée pour offrir ses conseils, elle raconte son expérience.

 

1. Depuis combien de temps songiez-vous à votre projet ?

En mars 2012, une personne m’a fait découvrir le yoga chaud. J’avais du mal à m’imaginer assise en lotus à méditer sans bouger. J’ai suivi un premier cours et je suis tombée en amour! Je voulais faire partager ma passion pour cette discipline à mon entourage. La distance à parcourir pour se rendre au studio le plus proche décourageait le monde à m’accompagner. À l’aube de l’hiver 2013 – j’avais 33 ans – mon conjoint m’a lancé l’idée d’ouvrir mon propre studio dans la région.

 

2. Avez-vous pu bénéficier de conseils ?

Oui, d’une grande amie, propriétaire d’une école de danse. Mon conjoint a été mon pilier durant le processus. Je sentais par contre que j’avais besoin d’un point de départ et d’une base solide pour démarrer la machine. J’ai découvert le Centre de Compétence-de-la-Rive-Sud à La Prairie. L’organisme offrait une formation professionnelle en lancement d’entreprise. Cette formation m’a fourni les outils et les conseils pour mener à terme mon projet.

 

3. Les ressources financières sont-elles au rendez-vous quand on démarre son entreprise ?

Je n’ai pas eu droit aux programmes gouvernementaux ni à une subvention. J’étais tellement convaincue de la viabilité de mon projet que je suis allée rencontrer toutes les banques de la MRC pour exposer mon projet. Le marché des entreprises de services n’est pas des plus populaires auprès des différentes ressources financières. Il ne faut pas se laisser abattre par les refus. Deux institutions ont accepté de prendre part au projet. 

 

4. Est-ce que les étapes ont été longues avant l’ouverture de votre studio ?

Du début de ma formation jusqu’à l’ouverture du studio, le 4 janvier 2016, il s’est écoulé deux années de recherche et de travail. J’ai essuyé plusieurs revers et des déceptions. Certaines personnes de mon entourage doutaient de l’aboutissement du projet. Chaque fois qu’un nouvel obstacle se plaçait sur ma route et que l’angoisse montait, je me répétais que je ne pouvais pas abandonner. Surtout après tout le chemin parcouru et les problèmes rencontrés.

 

5. Quel est le principal défi ?

L’ensemble du projet et chacune de ses étapes sont de «petits» défis. Le gros défi est de ne pas se prendre la tête. Il faut y aller un jour à la fois. Il faut voir son projet comme une recette qu’on fait pour la première fois et dont on ne possède pas tous les ingrédients. Pour les trouver, vous allez devoir faire vos recherches, consulter Internet, contacter plusieurs organismes. C’est en parlant de votre projet avec votre entourage que vous développerez votre réseau de contacts.

 

6. Est-ce plus difficile de partir son entreprise lorsqu’on est une femme ?

De toutes les personnes ressources que j’ai côtoyées tout au long de ma démarche, jamais on ne m’a fait ressentir que l’on négligeait mon projet parce que j’étais une femme. Nous prenons de plus en plus une part active à l’essor économique du Québec. J’encourage toutes les femmes à aller au bout de leurs rêves parce qu’aujourd’hui, tout est possible!

 

7. L’âge a-t-il un impact dans les démarches ?

Peu importe l’âge, je crois sincèrement que l’important c’est de croire en votre projet et de parvenir à vous démarquer par rapport à ce qui se fait déjà sur le marché ! Si votre plan d’affaires est solide et bien défini, que vos objectifs sont bien établis et que vous savez bien vous entourer, vous y arriverez.

 

8. La principale qualité pour se lancer en affaires ?

La patience et ses synonymes: persévérance et constance. Soyez patient lorsque vous rencontrerez des difficultés, parce qu’il existe toujours des solutions à nos problèmes. Elles viendront à vous si vous persévérez. Il faut aussi du courage, surtout le jour où j’ai pris la décision de changer de carrière.

 

9. L’erreur la plus commune qu’on risque de faire ?

Vouloir aller trop vite. On a trop souvent ce réflexe de vouloir tout avoir pour hier. Forcer les choses n’a jamais rien donné de bon. On doit évidemment faire preuve d’initiative et aller de l’avant quand on est entrepreneur. Cependant, faire preuve d’impatience, c’est autre chose. C’est une énergie négative. Tout vient à nous au bon moment dans la vie, soyez patient.

 

10. La réaction de votre entourage lorsque vous avez annoncé vos intentions ?

Leurs réactions ont été généralement positives. Il y a toujours quelques septiques qui, croyant le faire pour votre bien, vous rappellent que vous risquez gros à abandonner votre sécurité financière. Leurs craintes et leurs peurs ne doivent pas devenir les vôtres. Croyez en vous et suivez votre intuition. Planifiez chacune des étapes et prenez-les toujours comme on vit une journée à la fois.