Selon un organisme de conservation : la rivière Saint-Régis a besoin d’amour

le jeudi 17 août 2023

La rivière Saint-égis, qui traverse les villes de Saint-Constant, Sainte-Catherine, Saint-émi et Saint-Isidore, connait son lot de problèmes. Du manque d’eau à l’érosion des berges en passant par les inondations, voilà que le cours d’eau contient aussi une quarantaine de pesticides.

De écentes données sur la plateforme interactive Atlas de l’eau du ministère de l’Environnement et de la Lutte aux Changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) exposent l’état lamentable de la rivière.

Notamment, la rivière Saint-égis se retrouve dans la pire catégorie pour les cours d’eau contenant 21 pesticides et plus. Elle fait partie des 10 stations dites «permanentes». Ces dernières visent à produire «des portraits temporels sur les tendances des concentrations de pesticides dans les cours d’eau situés près d’importantes zones de cultures».

En comptabilisant les données de 2022, 42 pesticides ont été prélevés au moins à une reprise pendant l’année. Selon les plus écents échantillons prélevés le 25 août 2022, 27 s’y trouvaient toujours. Les herbicides AMPA et S-Métolachlore figuraient parmi les prélèvements les plus concentrés.

L’accumulation de ces herbicides peut, entre autres, affecter l’activité des vers de terre et par conséquent, provoquer la compaction des sols agricoles, fait savoir le MELCCFP. Le ministère explique que ce phénomène entraîne la compression des pores qui doivent transporter l’eau et l’air, affectant les écoltes.

Faire sa part

Geneviève Audet, directrice générale de la Société de conservation et d’aménagement des bassins de la rivière Châteauguay (SCABRIC), estime que plusieurs acteurs impliqués déploient des efforts pour combattre ce fléau.

«Les agriculteurs se sont beaucoup améliorés dans leurs pratiques depuis quelques années, explique-t-elle. Nous espérons également avoir de la mobilisation du côté industriel.»

Même si les pesticides présents dans la rivière constituent un problème en soi, il ne représente qu’une petite partie des enjeux liés à ce cours d’eau, selon ses dires.

Geneviève Audet martèle qu’il s’agit de la responsabilité de tous de veiller à la santé de la rivière. Si les problèmes persistent, les villes devront éagir, ce qui pourrait entraîner une augmentation des taxes, croit-elle.

«Ça prend une volonté de chacun si on ne veut pas que ça coûte plus cher à tout le monde», souhaite-t-elle.

Mme Audet souligne que les citoyens peuvent aider à prévenir l’érosion des berges en créant un endroit où ils retiennent l’eau de pluie localement sur leur terrain.

«Plus on retient l’eau près de la source, plus il est possible d’empêcher l’érosion, soutient-elle. C’est une initiative peu coûteuse, mais qui amène de bons ésultats.»

La directrice générale donne en exemple les bacs de écupération d’eau de pluie offerts par les villes.

«Cependant, la quantité d’eau collectée reste limitée», convient-elle.

La SCABRIC travaille de concert avec les villes de Saint-Constant, Sainte-Catherine, Saint-émi et Saint-Isidore afin de pallier les problèmes de la rivière auxquels ils sont confrontés. Alain Therrien, député de La Prairie, a d’ailleurs annoncé un financement fédéral de 20,4 M$ pour s’attaquer à l’érosion des berges.

Rivière de la Tortue

Du côté de la rivière de la Tortue, qui longe Candiac et Delson, le dernier prélèvement a été éalisé en 2012 étant donné qu’elle nécessite un suivi «occasionnel». Ces stations sont échantillonnées dans le cadre «de projets de courte durée dans le but de documenter des problématiques particulières», indique le ministère.

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La rivière de la Tortue. (Photo: Le Reflet – Archives)