Sérénité et paysages inoubliables ont accompagné une résidente de Saint-Philippe vers Compostelle

le mardi 9 août 2016

De retour chez elle, Martine Dupuis a encore mal aux pieds. La Saint-Philippienne a parcouru 1 900 km en 77 jours sur les chemins de Compostelle. Un périple en sol français, espagnol et aussi portugais en bonus. Un itinéraire tantôt meublé par des silences, parfois par des rencontres, le tout dans des paysages de cartes postales.

«On n’est pas vraiment seule lorsqu’on fait Compostelle. On rencontre des gens de partout», dit-elle.

Séjournant du 16 avril au 15 juillet, la randonneuse a parcouru quotidiennement une moyenne de 25 km. En raison du temps consacré au pèlerinage et de la situation géographique, Mme Dupuis a dû composer avec les variations de température.

«J’ai connu des 5 à 10 degrés au début lorsque je suis partie de la France jusqu’aux chaleurs de l’Espagne et du Portugal», relate-t-elle.

Munie de bâtons de marche et portant sur ses épaules un sac à dos de près d’une dizaine de kilos (une vingtaine de livres), la pèlerine a choisi de dormir dans des refuges plutôt d’apporter sa tente. 

«Ce sont des dortoirs. J’étais tellement fatiguée que personne ne pouvait m’empêcher de dormir. C’était une bonne fatigue, après huit à neuf heures de marche. Quant à mes journées, elles débutaient vers 6h45», poursuit-elle.

Maux de pied…

Si le moral n’a pas fait défaut durant le trajet, la randonneuse a bien failli abandonner au bout de 1000 km en raison de douleurs chroniques à ses pieds.

«Je pensais que j’avais une fasciite plantaire tellement que c’était douloureux. Je voulais continuer, mais j’avais peur de causer des dommages irréversibles», confie-t-elle.

Une pharmacienne qu’elle a consultée lui a donné des gouttes d’huile essentielle à ajouter à sa crème.

«La situation s’est améliorée et j’ai pu poursuivre ma route», mentionne-t-elle.

… et rencontre indésirable

Si faire le chemin de Compostelle est synonyme de rencontres, celles-ci ne sont pas toujours heureuses.

«Je me suis retrouvée avec une personne dont je n’étais pas bien durant une dizaine de jours. On ne peut pas dépasser quelqu’un en marchant et le perdre dans la brume. Il avait une fixation sur moi. C’est une situation qui peut arriver, puisque tout le monde marche sur le même chemin et s’en va au même point», fait-elle remarquer.

Pour s’en éloigner pour de bon, elle a dû prendre un taxi afin de devancer d’une journée son itinéraire pour ne plus le revoir.    

Moment de magie et de spiritualité

Les vieux édifices et basiliques ont constitué des moments de grâce. Ce fut le cas lorsqu’elle est arrivée à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. L’étape ultime marquant la fin de son parcours. Pourtant, c’est à sa deuxième visite qu’elle a été réellement touchée. En effet, la résidente de Saint-Philippe a décidé de poursuivre sa route jusqu’au Portugal en prenant cette fois-ci l’autobus pour se rendre à Porto. Une fois les lieux visités, elle a décidé de retourner à pied à Saint-Jacques-de-Compostelle.

«J’ai vécu une deuxième fois mon arrivée à la cathédrale. Là, c’est comme si c’était la vraie finalité. Je me suis assise. Ça faisait trois mois que j’étais partie de chez moi. J’avais les yeux embués» confie-t-elle.

Quand on lui demande si elle a trouvé ce qu’elle cherchait à la suite de son pèlerinage, Mme Dupuis cite l’auteur Jean-Christophe Rufin auteur de Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi.

«Je ne cherchais rien et je l’ai trouvé.»

Trois coups cœur d’une pèlerine

À travers les paysages des trois pays qu’elle a traversés, soit la France, l’Espagne et le Portugal, Martine Dupuis cite un endroit pour chacun d’eux qu’elle a particulièrement apprécié.

«Conques, dans la vallée du Lot en France. Un lieu classé parmi les plus beaux villages de ce pays pour son patrimoine roman exceptionnel, son abbaye et son village médiéval.»

«Muxia dans la province de Galice en Espagne pour ses falaises au bord de l’Atlantique, son village de pêcheurs et le sanctuaire Notre-Dame de la Barque. Selon la légende, la Vierge arriva à cet endroit dans une barque en pierre pour encourager l’apôtre saint Jacques à continuer d’y prêcher.»

«Les paysages côtiers et les plages de l’Espagne et du Portugal. Marcher tout en longeant la mer est un ressourcement incroyable!»

Opération Enfant Soleil

Avant de partir, Martine Dupuis souhaitait amasser 5000$ pour Opération enfant soleil. Ayant travaillé en tant qu’éducatrice dans un CPE, elle proposait un service de gardiennage pour réunir les fonds. Elle a finalement récolté un montant de 3000$ qu’elle a récolté.   

Qu’est-ce que Compostelle ?

C’est un pèlerinage catholique dont le but est d’atteindre le tombeau de l’apôtre Saint-Jacques le Majeur situé dans la crypte de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne.