Six questions à un papa à la maison

le mardi 13 juin 2017

Rithy Chap est reconnaissant envers son épouse qu’il lui a fait «un très beau cadeau»: celui de demeurer à la maison pour s’occuper de leur garçon. Le papa de Saint-Philippe savoure ces moments précieux auprès de son fils âgé d’une vingtaine de mois. À l’occasion de la fête des Pères Le Reflet s’est entretenu avec lui.   

Est-ce que la décision a été difficile à prendre ?

«On y pensait, mais ce n’était pas noir sur blanc. Ce n’était pas tant une question de savoir qui de nous allait rester à la maison, mais plutôt qu’il fallait qu’un de nous soit avec le petit. Il y avait des avantages à ce que ce soit ma femme qui retourne au travail [dans le secteur de l’informatique]. J’ai l’intention de demeurer à la maison avec lui jusqu’à qu’il fréquente l’école, soit vers 5 ou 6 ans.»

 

L’aspect financier a-t-il constitué un enjeu ?

«C’était un des facteurs importants. Côté épargne, on a diminué, mais pour la vie au quotidien, il n’y a pas eu de changements. Par exemple, nous n’allions pas beaucoup au restaurant ces dernières années. Je m’intéresse à la gestion personnelle des finances et, depuis deux ans, on avait mis des bases avant l’arrivée de notre fils.»

 

Quelle a été la réaction de vos proches ?

«Les gens étaient un peu inquiets du fait qu’il allait y avoir un seul salaire pour trois personnes. Ils avaient tendance à dire que ça allait être difficile. Les parents du côté de ma femme ont mieux pris la nouvelle, alors que les miens un peu moins, car ils sont inquiets de nature. Ils se demandaient comment on allait faire pour joindre les deux bouts. Pour nos amis, c’était un choix normal.»

 

En quoi cette décision est-elle importante ?

«Je peux voir mon enfant grandir et créer un lien plus profond avec lui. C’est une occasion unique. Je constate autour de moi que plusieurs personnes regrettent de n’avoir pu passer plus de temps avec leur enfant. Il ne faut pas voir l’enfant comme un fardeau, mais une opportunité.»

 

Est-ce difficile d’assumer le rôle de père ?

«Un enfant nous force à nous connaître. Il nous force à être patients devant ses réactions qui sont légitimes. S’il nous fait sortir de nous [mettre en colère], ça veut dire qu’il y a des choses qu’on n’a pas réglé en nous. Ce qu’on met à l’avant avec mon épouse, c’est la parentalité bienveillante, c’est-à-dire beaucoup d’écoute par rapport à l’enfant et s’adapter sans jugement. C’est un apprentissage. L’enfant a son caractère. Une chose peut marcher la veille et ne pas fonctionner le lendemain. Il faut être présent et prendre les choses comme elles viennent.»

 

Quel message donneriez-vous aux couples dont un des deux parents voudrait rester à la maison ?

«S’il est important qu’une personne sur les deux puisse rester au foyer avec l’enfant, ce n’est pas tout le monde qui peut le faire. Il y a la situation économique, et il faut connaître ses limites. Il faut savoir vers quoi on se lance. C’est aussi important dans un couple d’avoir des bases solides.»