Son début de retraite gâché par une erreur de son employeur

le jeudi 25 octobre 2018

Ça devait être un moment de bonheur. Les premières semaines de retraite de Martine Tremblay ont plutôt viré au cauchemar. Ce, en raison d’une erreur de son employeur, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie Ouest.
Après 31 ans de loyaux services au poste de préposée aux bénéficiaires, la résidente de Châteauguay a avisé le CISSSMO, en juin, qu’elle prendrait sa retraite le 23 août.
Plus d’un mois après le jour J, la rente qu’elle devait recevoir n’avait pas encore commencé à lui être versée. Inquiète, Mme Tremblay a entrepris des démarches pour savoir ce qui se passait. Elle a découvert qu’elle n’était pas dans le système de Retraite Québec, qui paie les pensions. «Mon employeur a omis de me faire remplir le formulaire approprié à transmettre à Retraite Québec», déplore Mme Tremblay. À l’appui de ses dires, elle a montré au journal une copie d’un courriel dans lequel le département des ressources humaines du CISSSMO indique à Retraite Québec que «en raison d’un malentendu dans le traitement de sa demande de notre part, vous n’avez pas reçu le formulaire dans les délais prévus alors que l’employée nous avait transmis sa demande de retraite en juin dernier».
Le formulaire «079» en question a été rempli et transmis le 26 septembre.
Beaucoup de problèmes
Martine Tremblay a finalement reçu un premier versement de retraite le 15 octobre. Le délai lui a occasionné beaucoup d’anxiété et de soucis, souligne-t-elle. «Le temps de la retraite, c’est supposé être une récompense. C’était supposé être joyeux pour moi et ma famille», se désole-t-elle. Sans le revenu attendu, Mme Tremblay s’est retrouvée temporairement en difficulté financière. Elle a exprimé sa situation sur son compte Facebook à 2h du matin le 6 octobre. En commençant avec ces mots : «Cette nuit, j’ai pas sommeil, cette nuit j’ai mal. Cette nuit je veux que le monde entier sache l’injustice que je pleure, depuis 2 semaines déjà».
«C’était beaucoup de problèmes. Entre autres, j’ai dû faire des arrangements pour les paiements que je dois faire chaque mois», a indiqué la dame en entrevue.
Elle souhaiterait que le CISSMO la dédommage pour tous les inconvénients subis.
Souhaits
Martine Tremblay déplore que son employeur n’ait pu la dépanner en attendant que son dossier soit réglé avec Retraite Québec. «Pour éviter que d’autres vivent la même situation que moi, j’aimerais que l’employeur et le syndicat créent un fonds pour pallier monétairement aux besoins de l’employé qui subit l’erreur de l’une des deux parties», a-t-elle suggéré.
Elle prie aussi le CISSSMO de réviser ses méthodes de travail. «Je ne blâme personne pour l’erreur. Je souhaite que l’employeur révise ses façons de faire pour que ça ne se reproduise plus», dit Mme Tremblay.
Un cas sur 141
Invité à fournir sa version des faits, le CISSSMO a indiqué au journal qu’il ne pouvait «malheureusement commenter un cas spécifique pour des raisons de confidentialité». La porte-parole Dominique Fontaine a néanmoins indiqué que, depuis le 7 janvier 2018, un total de 141 salariés ont pris leur retraite. «À notre connaissance, un seul cas occasionnant un délai de paiement concernant la retraite a été répertorié», a-t-elle précisé. Le CISSSMO compte présentement 9370 employés.
D’autres erreurs
D’autres problèmes ont toutefois été rapportés concernant la rémunération des employés du CISSSMO. Des infirmières n’ont pas reçu des primes auxquelles elles avaient droit depuis décembre 2017. L’employeur évoque des erreurs de codification.
Procédure de retraite
Le CISSMO a précisé au journal la procédure en place concernant la retraite. «Suite à l’annonce de la retraite imminente d’un employé, des documents de Retraite Québec doivent être complétés par l’employeur et signés par ce dernier et par l’employé. Les employés de la rémunération du CISSS de la Montérégie-Ouest accompagnent le futur retraité tout au long du processus afin de lui faire connaître toutes les règles en vigueur et à venir afin qu’il puisse prendre une décision éclairée.
Le niveau d’implication et d’accompagnement du service de la rémunération est différent pour chaque employé en fonction de ses besoins et de son désir. La date de départ est déterminée en fonction de son dossier, selon l’état de participation, le solde des vacances, maladies, fériés en banque, etc. Selon ce que l’employé souhaite, les formulaires peuvent être complétés par téléphone ou en personne, à l’aide d’un employé du service de la rémunération.
Ces mêmes formulaires peuvent également être reçus par courriel, par télécopieur ou par la poste, puis remplis par l’employé de manière autonome. Ensuite, une fois le formulaire « demande de rente de retraite » rempli par l’employeur et signé par l’employé, il doit être envoyé au service de la paie pour que la partie financière puisse être complétée. Le formulaire est par la suite transmis à Retraite Québec par le service de la rémunération. Maximum deux semaines avant le départ à la retraite, l’employé doit signer l’avis de démission afin de fermer officiellement son dossier.»
À lire aussi : Handicapé pour un gouvernement, mais pas pour l’autre