Son fils n’est pas le seul à s’être intoxiqué avec un nettoyant à clavier, selon sa mère

le jeudi 15 décembre 2016

La mère d’un adolescent de Saint-Constant de 16 ans qui a frôlé la mort après avoir aspiré un jet de dépoussiéreur à clavier d’ordinateur, en octobre, sonne l’alarme à l’effet que d’autres jeunes du Roussillon s’adonnent à cette pratique.

Il est connu que des ados mélangent parfois des drogues traditionnelles à d’autres substances ou découvrent des façons d’éprouver des sensations. Le dépoussiéreur absorbé par la bouche procurerait un effet euphorisant.

«La fin de semaine où mon fils a été hospitalisé, ils étaient une trentaine à avoir respiré du Dust Blaster après avoir pris de la drogue, raconte la maman. Ils se rendent dans un parc et en prennent en gang, en rond.»

Le faible coût du produit, vendu 4$ au Dollorama à Saint-Constant, augmente son accessibilité, selon elle. Au commerce Bureau au gros à Candiac, une marque similaire est sous scellée, a constaté le Journal.

Après les événements qui ont nécessité l’hospitalisation de son fils, la mère affirme qu’elle a voulu que la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries sensibilise au phénomène les parents des élèves de l’école secondaire de la Magdeleine où va son fils, en vain. Elle reproche à la commission scolaire d’avoir voulu étouffer l’affaire en publiant seulement une note aux parents à l’effet qu’un élève avait été hospitalisé pour avoir consommé une substance toxique.

«Ils auraient dû dire qu’une trentaine d’adolescents avaient été intoxiqués au cours du week-end et qu’un d’eux avait été hospitalisé», martèle-t-elle.

Sous le prénom d’emprunt Valérie, elle témoigne dans La Presse du 15 décembre. C’est la journaliste qui l’a approchée après avoir su que le Bureau du coroner se préoccupait de l’utilisation du gaz dépoussiérant chez les jeunes après qu’un adolescent de 14 ans vivant près de Québec soit mort en avril 2015.

De son côté, la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries réplique que cette façon de se droguer n’est pas un fléau, selon elle, même si elle ignorait cette méthode utilisée par les jeunes avant que Loïc (aussi un nom d’emprunt) soit hospitalisé. Idem du côté de la Régie intermunicipale de police Roussillon, qui connaît cependant le phénomène employé par certains jeunes.

La porte-parole de la commission scolaire, Mylène Godin, ajoute que la note a été envoyée dans un souci d’aviser les parents advenant que leur enfant qui connaît le jeune hospitalisé change de comportement. Elle ajoute que les écoles font de la prévention aux drogues et sanctionnent les contrevenants.

Pression sociale

Selon sa mère, Loïc avait inhalé du Dust Blaster seulement deux fois avant de frôler la mort. Elle croit que son adolescent n’a pu résister à la pression sociale, initié par un groupe d’amis bien plus expérimentés que lui.

«Il se faisait picosser par les autres pour en prendre», affirme-t-elle.

Loïc n’a pas eu besoin de quémander ni même de payer, rapporte Valérie. On lui a en simplement donné.

La maman ne regrette pas sa sortie publique, voulant éviter que ça arrive à d’autres.

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