Stations de réparation de vélo: une compagnie déplore un appel d’offres de la MRC

le vendredi 4 août 2017

La compagnie québécoise Acier Jean Hébert, qui a soumissionné pour fournir 12 stations de réparation de vélo à la MRC de Roussillon, croit qu’elle n’avait aucune chance de remporter le contrat parce que «c’était vendu à l’avance».

«C’était tout cuit pour acheter un produit américain», dénonce Diane Graveline, copropriétaire de l’entreprise de Saint-Hyacinthe. Acier Jean Hébert produit des stations de réparation de vélo sous le nom Biciborne.

Mme Graveline affirme que l’appel d’offres sur invitation de la MRC était si spécifique qu’aucune autre entreprise que celle qui a décroché le contrat ne pouvait l’emporter.

«Ce que nous reprochons le plus à la MRC de Roussillon, c’est que nous n’avons pas pu leur présenter notre produit, poursuit-elle. Ce n’est pas fort pour une MRC.»

De plus, elle ajoute avoir eu deux jours seulement pour soumissionner, ce qui constitue un délai extrêmement court, selon elle.

Contrat et montant

La MRC faisait un appel d’offres regroupé pour plusieurs Villes. La compagnie Équipements Halt, de Montréal, l’a emporté, pour un contrat de 36 045$. Celle-ci commercialise un produit fabriqué aux États-Unis. Pour sa part, la soumission d’Acier Jean Hébert, totalisant 28 188$, s’est avérée non conforme sans que ses propriétaires sachent pourquoi.

«La MRC voulait un station avec socle, alors que la nôtre n’en comprend pas parce que ce n’est pas nécessaire, dit Mme Graveline. On aurait quand même pu en fabriquer au coût unitaire de 150$ et notre soumission revenait quand même moins cher. Nous avons pu le dire seulement de vive voix à la secrétaire.»

La station fournie par les Équipements Halt coûte 3003,75$, taxes incluses. Pour sa part, Acier Jean Hébert vend la sienne 2 349$, soit 654,75$ de moins.

La pilule passe mal pour les copropriétaires du Biciborne. Ils n’ont malgré tout aucune intention d’entreprendre de recours légal.

«Notre compagnie existe depuis 38 ans et nous n’avons jamais eu de cause avec aucun client parce que nous offrons un bon service», affirme Diane Graveline.

Des «Bicibornes» à Sainte-Catherine

La Ville de Sainte-Catherine possède quatre stations de réparation de vélo de la compagnie Biciborne, achetées en 2016 et 2017.

«On est satisfait des stations, elles sont fonctionnelles et appréciées des citoyens», a dit Amélie Hudon, responsable des communications à la Municipalité.

La MRC refuse toute entrevue

La MRC de Roussillon a refusé d’accorder une entrevue au Reflet. Le Journal a insisté, faisant valoir qu’il est de son devoir d’obtenir la version des deux parties. Nous avons aussi voulu savoir pourquoi la soumission de l’entreprise Biciborne s’est avérée non conforme, estimant que c’est d’intérêt public. Nous n’avons pas eu plus de succès.

La coordonnatrice aux communications, Mélanie Cloutier, a répondu par courriel que la MRC déclinait (de nouveau) notre demande et qu’elle n’accorderait pas d’entrevue à propos du processus de sélection.