Taux d’intérêt : monteront, monteront pas ?

le jeudi 15 juin 2023
Par apicard@gravitemedia.com Voir les autres articles

 

Pour cette dernière chronique avant la pause estivale de juillet, c’est la question que je reprends et que beaucoup se posent quant aux mouvements que suivront les taux d’intérêt au cours des prochains mois.

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Mais comme les prévisions économiques s’apparentent à un sport extrême, avec leur lot de possibles dérapages, allons-y avec de simples probabilités, à la lumière des plus récents développements, dont un particulièrement significatif.

Il y a quelques jours, le 14 juin, la Réserve fédérale américaine – l’équivalent de la Banque du Canada – a décidé de maintenir au même point son taux directeur, pourtant en hausse depuis mars 2022. Cette annonce était attendue, puisqu’on avait appris la veille que l’inflation était redescendue à 4 % en mai aux États-Unis, son niveau le plus bas depuis 2 ans. Une inflation plus faible ne justifie plus, pour l’instant, de rendre plus coûteux le loyer de l’argent. Pour être franc, elle signale qu’elle pourrait rehausser les taux plus tard cette année. Mais elle campe sur ses positions dans l’immédiat.

C’est ce qui rend encore plus surprenante la position de la Banque du Canada qui, elle, a continué à peser sur l’accélérateur, se disant préoccupée par un taux d’inflation trop élevé à son goût. Pourtant, les économies canadienne et américaine sont étroitement synchronisées. Il n’est pas fréquent que les taux d’intérêt, eux, ne le soient pas. À preuve, c’est également en mars 2022 qu’elle avait entrepris de les pousser vers le haut.

On devra donc attendre au 12 juillet, lors de sa prochaine annonce, pour savoir si nous aurons finalement droit à un répit nous aussi. Ce serait important.

Le marché immobilier est en tourmente au Québec. Les mises en chantier sont en chute, les maisons comme les condos se vendent moins facilement et les propriétaires qui ont contracté des hypothèques à taux variables – c’était la mode il n’y a pas longtemps – voient rapidement augmenter leurs paiements, au point où plusieurs se sentent coincés.

Auraient-ils dû être plus prudents? Ont-ils acheté une résidence trop chère pour leurs moyens en pensant candidement que les taux allaient demeurer au plancher?

Peu importe. Si l’inflation reste contenue, et on le verra dans les prochaines semaines, la Banque du Canada devrait leur donner une chance.