Terrain défriché à Saint-Philippe: Le promoteur estime qu’il était dans son droit

le jeudi 21 juillet 2016

Le promoteur Maryo Lamothe dit avoir agi en toute légalité en coupant des arbres sur une partie de son terrain d’un million de pied2 à Saint-Philippe. «J’avais tous les permis de la Ville et du ministère de l’Environnement provincial», se défend-il.

Même si le promoteur immobilier s’estime en règle, le gouvernement fédéral fait enquête, puisque le terrain est visé par le décret d’urgence depuis le 8 juillet.

«Dans les derniers six mois, on a eu des discussions avec le fédéral et on était convaincu de ne pas en faire partie parce qu’on est très loin de la métapopulation de grenouilles de La Prairie», indique M. Lamothe.

«Je suis tombé en bas de ma chaise quand j’ai su qu’on était dedans», ajoute-t-il.

S’il ne réussit pas à s’entendre avec Environnement Canada pour faire exclure son terrain, le propriétaire du Groupe Maison Candiac estime qu’il perdra environ 20 M$, puisqu’il ne pourra mener à terme le projet résidentiel qu’il a amorcé.

M. Lamothe déplore d’ailleurs que le fédéral ait «changé les règles en cours de route». Tout comme les promoteurs impliqués dans Symbiocité à La Prairie, il avait toutes les autorisations pour son projet à Saint-Philippe.

«J’ai conservé un boisé de 100 000 pi2 où il y avait de beaux arbres matures parce que je trouvais dommage de couper ça; personne ne me l’a demandé et je n’étais pas obligé de le faire», souligne-t-il.

Collaboration avec les groupes environnementaux

En février, le Conseil régional de l’environnement de la Montérégie (CREM) et Zip Ville-Marie ont demandé au député fédéral de La Prairie Jean-Claude Poissant de faire des démarches pour que les Villes de Candiac et Saint-Philippe soient exclues du décret.

Même s’il se réjouit de son entrée en vigueur, le président du CREM, Philippe Blais, trouve néanmoins dommage que cette mesure soit appliquée de façon unilatérale.

«Au lieu que tous les promoteurs soient soumis à une réglementation rigide et un cadre légal, on aurait préconisé que les pourparlers se fassent en amont au lieu d’en arriver à quelque chose d’aussi draconien», dit-il.

«Dans les dossiers de conservation, il est crucial d’avoir la collaboration des développeurs et on préférerait que les gens de bonne foi comme M. Lamothe et Devimco (promoteur impliqué dans un projet commercial à La Prairie) mettent leur argent dans des projets de conservation plutôt que dans des poursuites judiciaires», poursuit-il.

Au moment de mettre sous presse, il n’avait pas été possible de s’entretenir avec Richard Marois, président de Zip Ville-Marie.

Les terrains visés par le décret sont répartis dans une zone d’environ 2 km2 dans les municipalités de La Prairie, Candiac et Saint-Philippe.