Touchants adieux de ses collègues chauffeurs d’autobus

le samedi 1 décembre 2018

Une femme en fin de vie a reçu un grand témoignage d’amour de ses collègues de la compagnie Transbus avant d’entreprendre l’ultime voyage.
Diane Galarneau s’est assise devant sa maison de la rue Saint-Jean à Châteauguay dans la matinée du vendredi 28 septembre. Un cortège d’une vingtaine d’autobus scolaires a défilé devant elle. Pour elle. Chacun s’est arrêté à sa hauteur. Chaque conducteur, chaque conductrice lui a envoyé des becs, lui a dit «je t’aime», lui a fait un clin d’œil. Le cœur gonflé d’émotions. Certains sont descendus lui faire un câlin. Elle envoyait la main. Des bisous. Son mari lui caressait le dos.
«C’était très impressionnant. Ça l’a rendue heureuse à un point impensable», confie Christian McSween.
Sa Diane est décédée le lendemain des adieux à ses camarades. Emportée par un cancer généralisé à 58 ans.
«Ça faisait 43 ans que j’étais avec elle. Ça a fait 38 ans qu’on était mariés le 19 juillet. C’était une femme extraordinaire», confie M. McSween.
Avant de mourir, elle l’a rassuré.
«Elle m’a dit qu’elle partait en paix parce que nos enfants sont indépendants et qu’elle avait eu le mari de sa vie. Se faire dire ça par sa femme après 43 ans, ça fait chaud au coeur, dit-il. Elle était tellement calme. Elle était prête.»
Ils s’étaient connus adolescents. Elle avait 16 ans, lui 18. «Le monde disait qu’elle était intéressée à moi. Je me disais que ça ne se pouvait pas. Elle était bien trop belle», se rappelle-t-il.
«Tout le monde va voir que ma femme était brave» – Christian McSween
Le couple a eu deux enfants, Christine et Maxime, maintenant âgés de 30 et 28 ans. Et une vie heureuse.
«Ça a toujours bien été. Bien sû on a eu des hauts et des bas comme tout le monde. Depuis une quinzaine d’années, c’était l’harmonie totale. On s’est adaptés l’un à l’autre», témoigne M. McSween.
Aimée des enfants
Chauffeuse d’autobus pendant plusieurs années, Diane Galarneau avait le tour avec les enfants, assure-t-il.
«Elle avait quelque chose de magique avec les enfants. N’importe où on allait, il y avait toujours une mère ou un enfant qui lui sautait dans les bras», évoque M. McSween.
Une «famille»
Christian McSween a remercié du fond du cœur la compagnie Transbus ainsi que son président et propriétaire, Stéphane Tremblay, pour avoir autorisé et organisé la visite des collègues de Diane Galarneau, selon ce qu’elle souhaitait.
«Dans la vie, il y a des compagnons de travail et il y a des familles. Transbus, c’est une famille», dit M. McSween.
Aller de l’avant
L’homme est infiniment triste de la perte prématurée de son épouse mais il trouve aussi du bonheur et un peu d’elle dans les fruits de leur union.
«La moitié de mon cœur est mort. L’autre moitié, c’est mes enfants, mes petits-enfants, mes amis. Il faut aller de l’avant», exprime-t-il.
Pour se rapprocher de ceux qu’il aime, M. McSween annonce fièrement qu’il a ouvert un compte Facebook.
«Je n’ai pas fini de m’améliorer», lance-t-il.
«On forme une famille» – Stéphane Tremblay
Président et propriétaire de la compagnie Transbus, Stéphane Tremblay n’a pas hésité une seconde à acquiescer à la demande de Diane Galarneau qui souhaitait recevoir la visite de ses collègues au volant de leur autobus pour leur dire adieu.
«Diane aimait beaucoup son métier. C’est un métier qu’on fait par passion. Son combat a été très difficile. C’est une décharge d’affection et d’amour qu’on lui a donnée», affirme l’homme d’affaires, qui n’a pas manqué de saluer Mme Galarneau.
«J’y suis allé avec fierté et avec plaisir.»
Des valeurs de son père
Pour M. Tremblay, lui et les employés de Transbus forment une famille.
«Dans une famille, quand on perd un des nôtres, ça fait mal», dit-il.
Les valeurs familiales et de respect lui viennent de son père, Claude Tremblay, fondateur de l’entreprise, maintenant âgé de 81 ans.
«C’est maintenant moi qui transmets ces valeurs. J’y crois fondamentalement. Plusieurs affirment que la famille fait partie de leurs valeurs. Le dire et le prouver, c’est autre chose», estime Stéphane Tremblay.
Le 28 septembre, explique-t-il, les chauffeurs de la région se sont réunis à l’école Louis-Philippe-Paré après leur circuit matinal avant de passer voir Diane Galarneau.
«Ils n’étaient pas payés pour aller là. Ils y sont allés de bon cœur. Je l’air ai dit combien j’étais fier d’eux. Je le dis humblement, j’ai versé des larmes. Pour moi, c’est un des grands moments de fierté dans ma carrière», exprime Stéphane Tremblay.
Vie éphémère
L’homme d’affaires a souligné qu’il appréciait chacun de ses 500 employés.
«Je parle toujours au «nous». Le mérite du succès de l’entreprise revient aux 500 employés. Je ne suis pas tout seul là-dedans», insiste-t-il.
Pour lui, une des clés de la réussite est la communication.
«Comme dans toutes les familles, c’est sû qu’on a des différends. L’important c’est de se parler pour se comprendre et régler les problèmes à mesure», fait part M. Tremblay.
Et, avec ces marques d’affection encore fraîches de Diane Galarneau, il souhaite : «pourquoi on ne diminue pas les irritants pour se dire qu’on s’apprécie ? La vie est éphémère».
Transbus exploite une flotte de 300 véhicules assurant le transport d’écoliers, urbain, spécialisé, adapté et nolisé. Le siège social de la compagnie se trouve à Saint-Chrysostome. Elle a des bureaux à Châteauguay, Saint-Constant, Vaudreuil-Dorion, Sorel-Tracy, Varennes et Kirkland.