Le Comité logement Rive-Sud tentait une nouvelle expérience cette année, en allant à la rencontre des gens qui déménageaient le 1er juillet. Après avoir rencontré une centaine de personnes à Longueuil, l’organisme de défense des droits des locataires s’est dit satisfait de l’expérience et entend revenir à la charge l’année prochaine.
La situation sur le terrain n’était toutefois pas toujours rose. Parmi les différentes personnes rencontrées par l’organisme, un locataire s’est retrouvé sans logement après que son nouveau propriétaire ait reloué l’appartement dans lequel il devait aller.
L’organisme relate aussi que deux personnes ont témoigné de harcèlement de la part de leur propriétaire et qu’un homme a mentionné avoir découvert qu’il payait 175$ de plus que le locataire précédent.
«On a vu tous les genres de situations, indique l’organisatrice communautaire du comité Caroline Vohl. On sentait qu’il y avait vraiment un besoin pour qu’on soit sur place.»
Avec cette tournée, l’organisme s’est donné le rôle de transmettre de l’information aux gens sur leurs droits en tant que locataires, tout en leur offrant des rafraîchissements.
Même si les gens étaient en plein déménagement, l’organisatrice affirme que la réaction à leur présence fut majoritairement positive. Selon l’organisatrice, ils étaient très réceptifs à l’information que le comité leur a offerte, plusieurs disant même qu’ils auraient aimé en savoir davantage avant de signer leur nouveau bail.
«On se rend compte que beaucoup de gens ne connaissent pas leurs droits, poursuit-elle. Par exemple, plusieurs ne savent pas qu’ils peuvent refuser une hausse, que la section sur le montant du loyer lors des 12 derniers mois doit être remplie ou que le propriétaire ne peut pas rentrer dans le logement à tout moment. C’est important de faire plus d’éducation populaire parce que beaucoup vivent de la discrimination.»
Ils ont profité de la tournée des déménagements pour relier la campagne Passe-moi ton bail, qui vise à inciter les gens à laisser leur ancien bail sur place; une façon de s’informer sur le prix payé par les locataires précédents.
Moins de personnes sans logement que l’an dernier
Le nombre de demandes faites à la Ville de Longueuil depuis le 1er juillet concernant des ménages sans logements serait inférieur par rapport à l’an dernier selon le directeur général du Comité logement Rive-Sud Marco Monzon.
Bien qu’il soit heureux de cette situation, il préfère jouer la carte de la prudence, alors qu’il souligne que plusieurs appels pour des gens dans cette situation sont arrivés après le 1er juillet l’an dernier. Il précise également que ce n’est pas nécessairement un signe que la crise du logement est moins importante.
«Les gens peuvent accepter des mauvaises situations quand l’alternative est de se retrouver à la rue, explique-t-il. Ça peut se transposer en une location d’un appartement insalubre, de rester dans une relation toxique ou d’accepter une hausse importante. Ces situations ne se reflètent pas dans les statistiques, mais le problème est toujours là.»
Il souligne d’ailleurs que si les ménages sans logement ont diminué, les appels au comité, eux, ont doublé en 2021, dont une proportion importante de gens qui cherchent du logement social ou qui doivent quitter à cause d’une reprise.
