Toyota cache de l’information dans l’affaire du «cablegate»

le mercredi 3 mai 2023
Par Jessica Harnois et Mariève Isabel Voir les autres articles

C’est par la plume de Marie-Ève Fournier de la Presse que l’on apprend ce matin que Toyota a gardé quelques secrets dans le dossier des câbles corrodés des modèles de RAV4 hybride et Prime. La vérité a été révélée au grand jour au Palais de Justice de Montréal hier.

Une histoire qui a fait le tour des médias

Cette histoire a commencé par des câbles corrodés sur des modèles RAV4 hybride dont le coût de réparation était évalué à 6 800 $. Les propriétaires sont révoltés de constater que les câbles ne sont pas couverts par la garantie de huit ans ou 160 000 km de la batterie, mais par la garantie générale de 3 ans ou 60 000 km. Un recours collectif demande que Toyota s’acquitte des frais pour changer le câble corrodé en plus de dommages punitifs de 300 $, ainsi que des dommages-intérêts compensatoires dont le montant serait déterminé au cas par cas.

Un document gardé secret

C’est ainsi qu’on a découvert au palais de justice lundi une note de service transmise en décembre 2022 aux concessionnaires Toyota du Canada. Le document leur apprenait la création d’un programme d’amélioration de la garantie du fameux câble (160 000 km plutôt que 60 000). Une bonne nouvelle pour les propriétaires, car leurs vœux de voir la garantie du câble associée à celle de la garantie sur la batterie sont exaucés. Mieux encore, Toyota est d’accord pour rembourser tous ceux qui avaient déjà payé pour faire changer la pièce. Même les frais de location d’une voiture pendant la réparation sont admissibles à une indemnisation. Encore une bonne nouvelle. Le seul hic dans l’histoire, Toyota interdit par écrit dans une lettre envoyée aux concessionnaires de  faire la promotion ou le marketing d’un Programme d’amélioration de la garantie auprès des clients. » Et ensuite : « Le service prévu dans ce programme […] ne peut être fourni qu’à la suite d’une plainte du client. Autrement dit, motus et bouche cousue. Si les gens viennent se plaindre, vous réparez tout gratuitement, sinon, on se tait.

Même les avocats de Toyota s’en mêlent

Lundi, au palais de justice de Montréal, les avocats de Toyota voulaient que cette note de service soit frappée d’une ordonnance de non-publication en raison de son contenu sensible, notamment des numéros de pièces. L’avocat Fredy Adams, qui pilote la demande d’action collective, s’y est opposé. Toyota a finalement laissé tomber sa demande. Toyota devait transmettre une lettre à propos de ce dossier en janvier 2023. Une lettre qui se fait toujours attendre.

Cinq autres modèles concernés

La journée en cour hier nous apprend également que cinq autres modèles Toyota sont aussi concernés par ce problème de corrosion de câble qui peut empêcher le démarrage et provoquer de l’interférence sur la bande AM. Voici la liste de modèles :

  • Highlander hybride 2020-2022
  • Venza hybride 2021-2022
  • Lexus NX 350h hybride
  • Lexus NX 450 h plug-in hybride 2022
  • Sienna hybride 2021-2022
  • RAV4 hybride 2019-2022
  • RAV4 Prime 2021-2022

Impossible de savoir combien de véhicules sont concernés et Toyota en raison du dossier qui est devant les tribunaux reste muet à ce sujet. Mais, il y aura sans doute un chapitre deux à cette histoire.

L’action collective va rester en place

Me Fredy Adams a demandé au Tribunal d’autoriser l’action collective. À son avis, il y a un risque, car la lettre envoyée aux concessionnaires mentionne que la garantie couvre la « corrosion excessive des connexions », ce qui laisse place à une certaine subjectivité. Et comme Toyota s’est vraiment fait tirer l’oreille pour collaborer, le juge de la cause se dit aussi ouvert à sur la rédaction d’un texte officiel qui inclurait des engagements fermes de Toyota. Une solution plus rapide, plus simple et moins coûteuse pour le système de justice.

Avec des renseignements de : La Presse (https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2023-05-02/les-petits-secrets-de-toyota.php)

 

 

Le texte Toyota cache de l’information dans l’affaire du «cablegate» provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile