Travaux manuels: deux auteurs explorent l’érotisme

le mercredi 10 février 2016

Travaux manuels n’est pas un guide pratique pour apprendre comment bûcher du bois. C’est plutôt le 2e recueil de nouvelles érotiques dirigé par Stéphane Dompierre dans lequel figurent les histoires coquines des auteurs Dany Leclair, de La Prairie, et Simon Boulerice, de Saint-Rémi.

Interviewés séparément, les deux hommes affirment avoir eu carte blanche pour ce projet collectif qui regroupe 16 auteurs aux styles variés. Le seul mot d’ordre était que la nouvelle devait être saine et viser le plaisir.  

«Stéphane m’a approché parce qu’il avait envie d’une histoire qui aurait mon humour et ma couleur, indique M. Boulerice. L’homosexualité était aussi absente du premier recueil et je sentais que ça lui ferait plaisir que j’aille dans ce créneau-là. Je n’aime pas nécessairement être « genré », mais c’est vrai que c’est ma réalité.»  

De son côté, Dany Leclair dit s’être invité dans le projet. Il avait assisté au lancement du premier recueil, Nu, et avait été impressionné par la quantité d’auteurs de talent réunis.

«L’éditrice m’a proposé d’aller me vendre à Stéphane, dit celui qui a déjà lancé un livre avec la maison d’édition Québec Amérique. Sans trop y croire, je suis allé le voir en lui disant que s’il faisait un autre projet du genre, je serais intéressé. Et il m’a rappelé!»

Objet de convoitise

La nouvelle du professeur de littérature au cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu intitulée Burusera (fétichisme relié aux sous-vêtements usagés) met en scène un jeune camelot fantasmant sur une de ses clientes.

Si les deux livres de Dany Leclair publiés en 2007 et 2012 comportent des scènes de sexe, c’était la première fois que l’auteur construisait une histoire autour de ce thème.

«C’était tout un défi de faire une histoire courte et totalement affirmée, confie M. Leclair. Pour qu’une scène de sexe ait l’air crédible, il faut que les descriptions soient réalistes et j’ai dû faire quelques ajustements.»

L’homme de 44 ans se montre extrêmement reconnaissant envers Stéphane Dompierre qui lui a donné de précieux conseils et l’a fait corriger certains tics d’écriture qu’il avait développés. Il souhaite que ce projet puisse le faire connaître d’un nouveau public.

Auto-fiction

Au contraire de son collègue Leclair, M. Boulerice a décidé de jouer à fond la carte de l’autofiction.

Dans sa Danse poteau, son personnage Simon est chroniqueur dans une émission littéraire de la Première chaîne. Pour en ajouter une couche, l’histoire se déroule dans l’appartement de l’animatrice de ladite émission (allô, Marie-Louise Arsenault!) où ont lieu les célébrations de fin de saison.       

«Ses partys-là sont sincèrement mes plus belles soirées de l’année et j’ai eu envie de m’inspirer de l’une d’elles pour ma nouvelle. Je ne bois pas beaucoup et j’ai normalement l’ivresse heureuse, mais j’ai choisi d’exploiter un moment un peu moins glorieux», avoue M. Boulerice.

Pour l’auteur, le désir et l’incapacité d’assouvir celui-ci sont des carburants inspirants. Son histoire en est donc une de séduction et de tendresse.

«Il y a un beau retournement parce que ce que veut mon personnage, au fond, c’est de l’affection et de la chaleur humaine, des choses qui sont universelles et qui dépassent le sexe», conclut-il.  

Le lancement officiel de Travaux manuels avait lieu le 10 février 2016.