Trois candidats répondent aux questions de la chambre de commerce

le jeudi 15 octobre 2015

Faute de participation suffisante, la Chambre de commerce et d’industrie Royal Roussillon (CCIRR) a dû annuler la soirée de discussions à saveur économique qui était prévue avec les candidats, le 7 octobre. Trois d’entre eux ont néanmoins accepté de répondre par écrit aux questions qui avaient été préparées pour l’occasion. Le Reflet les publie ici.

@R:1. Nous venons d’apprendre que le gouvernement provincial veut encore retarder la transformation de la route 132 en boulevard urbain, selon ce que nous avons lu, probablement jusqu’en 2025.  Il s’agit d’un enjeu majeur pour le développement économique du Roussillon. Comment pourriez-vous faire avancer ce dossier?

Jean-Claude Poissant, du Parti libéral: Je m’engage à être aux côtés des municipalités afin que le financement fe?de?ral ne soit plus un chemin parseme? d’obstacles. Notre financement s’adaptera aux projets des municipalite?s pour maximiser le nombre de projets de transport en commun qui seront mene?s a? bien dans la région. À titre d’exemple, la transformation de la route 132 en boulevard urbain sera une de mes priorités à Ottawa. Je ferai en sorte que les municipalités de La Prairie aient une voix forte à Ottawa.

Pierre Chicoine, NPD: Le NPD prévoit investir 1,3 milliard $ par an au cours des 20 prochaines années pour soutenir les projets des villes afin de réduire la congestion routière et le temps que prennent les Canadiens pour se déplacer.

Christian Picardm du Bloc québécois: Je vais appuyer mon collègue Alain Therrien et les maires de la région qui réclament que la 132 devienne un boulevard urbain. Cette vision rassemble une grande majorité des citoyens et des propriétaires de commerces.  Il faut travailler ensemble afin que le dossier se retrouve dans le Plan québécois des infrastructures (PQI) le plus rapidement possible.

2. Les places d’affaires des membres de la CCIRR sont situées en grande partie entre deux ponts, soit Mercier et Champlain, infrastructures qui sont en éternelles réparations, congestion, etc. Quelle est votre position et qu’arrivera-t-il avec les péages prévus pour le pont Champlain?

M. Poissant: Un gouvernement libéral n’imposera pas de péage sur le pont champlain.

M. Chicoine: Depuis 2011, le NPD est le seul parti qui a pris position dès le départ contre le péage sur le pont Champlain. Tout comme le député sortant Hoang Mai qui a mené l’opposition au péage depuis 2011, je suis opposé à toute forme de péage sur le futur pont Champlain. Ce pont est vital pour l’économie canadienne. Il est traversé quotidiennement par 160 000 véhicules, c’est le pont le plus fréquenté au Canada. Chaque année, plus de 20 milliards $ en marchandises le traversent.

De plus, une étude commandée par Ottawa a estimé qu’avec un péage équivalent à celui du pont A25 plus d’un quart de ces véhicules emprunteront les autres ponts. La conséquence directe du péage serait de rendre cauchemardesque la situation sur le pont Victoria et le pont Jacques-Cartier, dont l’achalandage à l’heure de pointe passerait à 135% et 175% de leur capacité maximale respective.

En réponse au ministre Lebel qui nous répète «pas de péage, pas de pont», je lui réponds «pas de conservateurs, pas de péage».

M. Picard: Le nouveau pont Champlain est un autre bel exemple du dysfonctionnement du fédéralisme canadien, qui nous démontre à quel point le Québec peut être perdant quand une décision qui nous concerne est prise à Ottawa. Il faut rappeler qu’il y a déjà eu un péage sur le pont Champlain jusqu’en 1990, un péage qui a rapporté trois fois le coût de la construction du pont.

Tous les intervenants s’opposent au péage sur le pont Champlain: le gouvernement du Québec, les villes membres de la Communauté métropolitaine de Montréal, les Chambres de commerce, l’Association du camionnage et l’association des automobilistes. Le Bloc québécois sera leur voix à Ottawa pour combattre cette idée de péage.

Il faut mettre un terme à cette mentalité qui s’est imposée depuis quatre ans qu’on peut rejeter du revers de la main les intérêts des Québécois sans en payer les conséquences.

3. Y a-t-il des plans pour la construction d’un nouveau pont et/ou autres alternatives dans le futur?

M. Poissant: Un gouvernement libéral s’assurera que tous les moyens seront mis en place afin que le présent projet du nouveau pont Champlain soit réalisé dans les plus brefs délais et dans les conditions optimales afin que les citoyens puissent bénéficier d’un service adéquat pendant et après les travaux. Les municipalités auront leurs voix à Ottawa afin qu’aucune décision ne soit prise unilatéralement.

M. Chicoine: En plus des investissements mentionnés en réponse à la première question, on s’engage à augmenter de 1,5 par an les transferts aux municipalités d’ici la fin d’un premier mandat néo-démocrate afin de construire ou réparer des routes et ponts. Ces investissements seront indexés à l’inflation.

M. Picard: Je suis ouvert à étudier, avec les partenaires municipaux et économiques, toutes les alternatives.

4. Quel sera le moyen de transport qui sera privilégié sur le pont Champlain? Le train, monorail, autobus et qu’avez-vous prévu pour aider financièrement les municipalités à désengorger les voies d’accès autour de ce pont?

M. Poissant: Dans le programme d’investissements en transport collectif de 20 milliards $ du Parti libéral, M. Trudeau a reconnu l’importance d’un système léger sur rail. Je m’engage à faire tout en mon pouvoir pour qu’un tel système soit mis en place et à augmenter le financement en transport en commun afin que les municipalités du comté de La Prairie puissent offrir plus de services aux citoyens, par exemple, des départs plus fréquents par train et autobus.

M. Chicoine: À l’instar de mon collègue néo-démocrate Hoang Mai, nous privilégions le système léger sur rail (SLR) comme moyen de transport sur le pont Champlain.  En effet, la congestion sur le pont Champlain en serait réduite, diminuant les coûts de transport de marchandises et des personnes et ce système serait plus rapide que le transport actuel par autobus. Ce serait également un moyen efficace de réduire les gaz à effet de serre et ainsi nous rapprocher des objectifs formulés en matière d’environnement.

M. Picard: Le Bloc québécois exigera du gouvernement fédéral qu’il verse au gouvernement du Québec la part qui nous revient des fonds discrétionnaires d’infrastructures de 4 G$: 930 M$, permettant, par exemple, de mettre rapidement en place un train léger électrique sur le pont Champlain. Le nouveau pont prévoira un espace vacant large comme deux voies de circulation pour éventuellement mettre en place un système de transport en commun. La contribution fédérale au transport en commun se limite à cet espace vacant.

Un train léger électrique sur le pont Champlain permettrait de réduire notre dépendance au pétrole, d’augmenter de 50% le nombre de passagers par rapport à la situation actuelle et d’accélérer sensiblement les temps de déplacement: 20 minutes d’un terminus à l’autre.

5. Selon certaines promesses électorales, quelques partis s’engagent à ce qu’il n’y ait pas de péage sur le nouveau pont. Qui payera la facture de cette imposante structure s’il n’y aura pas de péage?

M. Poissant: Comme nous l’avons déjà annoncé, nous allons créer un léger déficit tout en conservant un rapport de la dette fédérale au PIB décroissant à chaque année. Notre plan va créer de l’emploi et de la croissance économique. Ce n’est pas aux Québécoises et Québécois de payer un nouveau pont qu’ils ont déjà payé par le passé. Vous pouvez obtenir plus de détails au :