Trois des candidats participent à un débat à Saint-Rémi

le mardi 6 octobre 2015

Trois des quatre principaux candidats qui se présentent dans le comté de Châteauguay-Lacolle ont pris part à un débat, le 1er octobre, à Saint-Rémi. Seul Philippe Saint-Pierre du Parti conservateur était absent.

Les candidats Sophie Stanké du Bloc Québécois (BQ), Sylvain Chicoine du Nouveau Parti démocratique (NPD) et Brenda Shanahan du Parti libéral du Canada (PLC) se sont prêtés au jeu. Le candidat du Parti conservateur, Philippe Saint-Pierre, s’est désisté quelques heures avant le débat en raison d’un conflit d’horaire, a expliqué le modérateur du débat.

Environ 70 citoyens assistaient à cet événement organisé par les Corporations de développement communautaire des Jardins-de-Napierville et Roussillon. Les organismes représentés par ces deux corporations avaient formulé des questions auxquelles les trois candidats devaient répondre, à tour de rôle.

Ces questions portaient sur trois thèmes qui étaient connus à l’avance par les candidats: pauvreté et exclusion sociale, agriculture et environnement. À la fin de chacun de ces blocs, le public pouvait poser des questions en lien avec le thème abordé.

Enfin, un quatrième bloc de questions était réservé au public, sans thématique imposée.

Pauvreté et exclusion sociale

Les candidats ont débuté la soirée en répondant à une question sur les intentions de leur parti quant au réinvestissement dans les logements sociaux. On leur a aussi demandé ce qu’ils comptaient faire pour contrer la violence faite aux femmes. Les trois candidats se sont engagés à agir dans ces dossiers.

La troisième question concernait l’assurance-emploi. On notait que le ratio de chômeurs qui sont prestataires de l’assurance-emploi était passé de 60% en 1993 à 38,4% aujourd’hui.  «Le gouvernement utilise l’assurance-emploi comme un cadeau ou une punition pour les travailleurs, affirmait Mme Shanahan. On veut diminuer le nombre d’heures requis pour que les jeunes y aient accès.»  

De son côté, Mme Stanké a rappelé que son parti veut hausser le taux de prestation qui est de 55% à 60% du salaire. Le Bloc demande aussi que soit éliminé le délai de carence de deux semaines. «Il faut arrêter de piger dans la caisse de l’assurance-emploi des travailleurs et des travailleuses. C’est inadmissible», a-t-elle déclaré.

«57 milliards de dollars ont été pigés dans la caisse de l’assurance-emploi depuis le premier ministre Martin, rappelait M. Chicoine. Le NPD veut rendre cette caisse complètement indépendante. 360 heures travaillées, c’est tout ce qui sera exigé.»

Agriculture

Jérémie Letellier de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie a demandé aux candidats si leur parti comptait défendre la gestion de l’offre. Ce modèle pourrait être menacé par le Partenariat transpacifique, un accord de libre-échange qui implique douze pays.

«On défend la gestion de l’offre dans son intégralité, a affirmé Mme Stanké. Si jamais une porte est ouverte, on va perdre jusqu’à 50% de notre agriculture.» M. Chicoine du NPD s’est engagé sur la même voie. Quant à Mme Shanahan, elle a affirmé que son parti présenterait une politique de sécurité alimentaire. «On doit protéger notre capacité de produire des aliments de qualité ici au Québec et au Canada», a-t-elle ajouté.

Les trois candidats se sont aussi engagés à faciliter l’embauche de travailleurs agricoles étrangers et à réduire les délais d’attente pour les producteurs.

Environnement

Ces sont les questions liées à l’exploitation et au transport du pétrole qui ont le plus divisé les candidats. Mathieu Lacombe, d’Héritage Saint-Bernard, leur a demandé de se positionner quant à l’exploitation des sables bitumineux. «On ne peut pas arrêter la production de pétrole, déclarait Mme Shanahan, mais on peut avoir un plan pour faire quelque chose pour l’avenir.»

M. Chicoine a indiqué que son parti voulait mettre en place une bourse du carbone et appliquer le principe de pollueur/payeur. Quant à Mme Stanké, elle a souligné que son parti milite pour une réduction de la dépendance au pétrole.

Oléoduc

Claude Perron, un des citoyens qui a posé une question aux candidats, remarquait que les chefs de tous les partis acceptaient ce projet d’oléoduc dès lors que l’Office national de l’énergie donnait son approbation. «La plupart de ces gens-là sont nommés par M. Harper ou proviennent de l’industrie pétrolière», déplorait-il.

Mme Stanké a rappelé que son parti était le seul à s’opposer au projet d’oléoduc Énergie Est, qui doit transporter plus d’un million de barils de pétrole par jour des provinces de l’Ouest vers les raffineries de l’Est du Canada, en passant par le Québec.

«Notre position n’est pas aussi tranchée que celle du Bloc, a affirmé M. Chicoine du NPD. On pourrait appuyer un projet de pipeline si et seulement si ce projet faisait l’objet d’un processus d’évaluation environnementale complet et crédible.» 

La position de Mme Shanahan se rapproche de celle du NPD, à ce sujet. «On doit trouver un moyen sécuritaire d’amener le pétrole sur le marché, expliquait Mme Shanahan. Ce n’est pas plus sécuritaire de le transporter sur rails.»

Corridor vert

Un citoyen a interpellé les candidats à propos du Corridor vert Châteauguay-Léry et de la poursuite de 44 M$ intentée par un promoteur à l’endroit de Léry. «Il faut absolument agir, a indiqué M. Chicoine du NPD. Il faut que le ministre de l’Environnement fasse preuve de leadership.»

La position de la libérale Mme Shanahan était plus nuancée. «Les projets immobiliers, il ne faut pas voir ça noir et blanc. Il faut trouver un moyen de travailler ensemble. Quand il y a un bien social, il devrait y avoir une volonté politique de travailler avec les participants concernés, mais c’est sû qu’il va y avoir un coût pour ça.»

«Il faut protéger les milieux naturels, a affirmé Mme Stanké du Bloc Québécois. Il faut s’assurer que la ceinture verte soit là. La mairesse de Châteauguay travaille sur le développement durable, à l’urbanisation de la ville de façon durable et je travaillerai avec les élus municipaux.»