Le concessionnaire Brossard Hyundai a écemment conclu une transaction pour le moins rare : trois NEXO 2023, des véhicules électriques à piles à hydrogène. L’entreprise brossardoise Charbone Hydrogène, qui ouvrira cet été la première usine d’hydrogène vert au Québec – à Sorel-Tracy – en a fait l’acquisition.
«Actuellement, il n’y a pas d’infrastructure au Canada pour faire rouler les véhicules à hydrogène, alors la NEXO n’est pas distribuée», mentionne le directeur des ventes de véhicules neufs chez Brossard Hyundai Jean-François Charest, pour expliquer le caractère unique de cet achat.
Les voitures ont été préparées par le concessionnaire de Brossard, puis remises le 9 juin.
Leur prix de détail suggéé par le fabricant est de 71 000$.
En démonstration
Dave Gagnon, président et chef de la direction de Charbone Hydrogène, ne cache pas son emballement à propos de cette acquisition de Charbone effectuée par l’intermédiaire de Foss National Leasing.
Ces trois véhicules serviront à des dirigeants de l’entreprise – «on ne sera plus obligé de faire le plein à l’énergie fossile!» – mais seront aussi à la disposition des curieux qui souhaitent essayer ces véhicules et en savoir plus sur leur fonctionnement.
L’entreprise s’en servira pour faire la démonstration de cette technologie au Québec et ailleurs au Canada, entre autres auprès des gouvernements et autorités de l’Amérique du Nord, son marché cible.
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Les trois NEXO, véhicules électriques à piles à hydrogène, acquis par Charbone Hydrogène. (Photo gracieuseté)
Parmi les avantages, M. Gagnon note la grande autonomie des batteries à l’hydrogène, plus petites que celles des voitures électriques actuelles. La NEXO de Hyundai peut rouler jusqu’à 600 km sans ravitaillement.
«Un autre avantage, c’est l’hiver : la batterie ne perd pas de sa capacité», expose aussi M. Gagnon.
Charbone souhaite, avec des partenaires académiques locaux, «étudier et rendre compte de la fiabilité des Hyundai NEXO avec la météo québécoise», ajoute-t-il.
Cette fin de semaine, l’entreprise sera présente sur la rue Crescent dans le cadre du Grand Prix de la Formule 1. Les intéressés pourront découvrir les technologies reliées à la production, la distribution et aux utilisations de l’hydrogène vert ainsi que la technologie des voitures. «C’est la première fois qu’une compagnie d’hydrogène va aller mettre le nez dans cette industrie très fossile de la F1!» se éjouit M. Gagnon.
Approvisionnement
Actuellement, il est impossible de recharger une voiture à l’hydrogène vert au Québec. Mais Charbone Hydrogène compte bien changer la donne.
Son usine, bientôt prête, pourra produire de l’hydrogène vert dès cet été. «On s’apprête à faire des annonces, on aura un éseau à déployer», dit Dave Gagnon.
En décembre 2022, l’entreprise a conclu une entente avec le Groupe Filgo-Sonic pour l’implantation de stations de ravitaillement dans la province. Les premiers équipements de recharge pourraient faire leur apparition à l’automne.
Hyundai et Toyota ont déjà leur véhicule à hydrogène. Plusieurs manufacturiers, comme BMW et Ford, entre autres, s’en viennent aussi dans cette lignée.
Charbone a opté pour le modèle de Hyundai en raison de sa «technologie très avancée», signifie le chef de direction.
Pour M. Gagnon, l’hydrogène vert annonce le «début d’une évolution».
Il croit aussi que cette énergie deviendra une avenue intéressante pour les véhicules lourds, considérant la pile «tellement lourde» des véhicules électriques de cette taille.
