Un agent de la SQ destitué pour favoritisme envers un autre policier

le vendredi 29 avril 2016

MONTRÉAL. Un agent de la Sûreté du Québec (SQ) a été destitué pour favoritisme envers un collègue policier, qu’il avait laissé partir sans contravention, allant jusqu’à falsifier un procès-verbal pour couvrir ses actes. Il s’agit de la sanction la plus sévère prévue par la loi.

Elle a été imposée au policier Guy Bélanger, membre de la Sûreté du Québec de la MRC de la Rivière-du-Nord, où se trouve notamment Saint-Jérôme, par le Comité de déontologie policière. Les faits de cette affaire remontent à mars 2013.

L’agent Bélanger effectuait alors une opération radar et a intercepté deux motocyclistes pour excès de vitesse. Lorsque l’un des motocyclistes s’est présenté comme étant un policier, l’agent Bélanger a repris le constat qu’il venait de lui émettre et l’a laissé quitter. Il a alors ajouté une note au constat abrégé, afin de justifier que ce constat n’aurait pas dû être émis parce qu’il s’agissait du «mauvais véhicule».

Le Comité de déontologie a formulé deux reproches: d’abord de ne pas avoir exercé sa discrétion de façon légitime en favorisant un homme, car il était policier, et la seconde, pour avoir rédigé un rapport qu’il savait faux ou inexact. 

M. Bélanger a admis ces faits.

Le Comité juge que de favoriser ainsi un collègue policier ne peut être justifié. Cette inconduite aux yeux du Comité est d’une gravité telle qu’elle «s’apparente à l’infraction criminelle d’entrave à la justice».

De plus, cet événement n’était pas isolé, note le Comité, le policier ayant témoigné agir de cette façon de manière habituelle.

Ce policier avait déjà été sanctionné deux fois par le Comité pour d’autres contraventions.

Tenant compte de tous ces éléments, y compris les agissements passés de l’agent, le Comité indique que son inconduite «remet en cause sa probité et affecte directement la confiance du public». Il ajoute qu’il n’apparaît pas apte à remplir adéquatement ses fonctions de policier et à assurer correctement la protection du public.

La destitution de ses fonctions de policier a donc été ordonnée.

La Presse Canadienne