Un camionneur de La Prairie défend son industrie sur Facebook

le mardi 9 août 2016

Daniel Beaulieu en mange de l’asphalte. Travaillant dans l’industrie du camionnage depuis 35 ans, il peut abattre des semaines de 60 à 70 heures derrière son volant. Le Laprairien est le témoin privilégié des comportements des usagers de la route. Sur sa page Facebook qui compte plus de 26 000 abonnés, il ne mâche pas ses mots pour donner «L’heure juste du camionneur».

«Au début, on retrouvait principalement sur ma page des dénonciations concernant la relation entre les camionneurs et les autres usagers de la route. De fil en aiguille, elle est devenue une source d’information, de prévention et de défoulement pour les camionneurs», explique le blogueur de 51 ans.

Outre les messages de conducteurs de poids lourds et entreprises qu’ils relaient, ce sont surtout les vidéos que réalise Daniel Beaulieu qui retiennent l’attention. Se filmant, le principal intéressé dénonce dans un langage parfois coloré, les comportements de chauffeurs qu’ils jugent risqués. Il cible également des aménagements routiers qu’il considère aberrants.  

«Je touche à tous les milieux qui ont rapport à la sécurité routière et je parle aussi des problématiques que nous, les camionneurs, rencontrons dans notre industrie», précise-t-il.

«Les premières vidéos que j’ai faites, poursuit M. Beaulieu, c’était une écœurantite aiguë. Quand j’ai vu qu’il y avait une demande, j’ai continué. Les gens commentaient ce que je publiais, ils m’envoyaient divers dossiers.»

Ces clips peuvent déborder du sujet qu’il s’est imposé. Récemment en vacances à Percé, il a mis en ligne une vidéo montrant des canettes, bouteilles et tessons de verre laissés à l’abandon sur la grève à la suite d’une fête.

«J’ai fait des vidéos sur l’acharnement des policiers envers les propriétaires de chars modifiés, sur les quotas de tickets qu’ils doivent faire. Je dénonce tout ce qui touche ce milieu-là», indique le camionneur.

Dans son plus récent clip, Daniel Beaulieu dénonce une pétition où l’on réclame l’interdiction pour les camions de circuler sur le boulevard Monseigneur-Langlois à Salaberry-de-Valleyfield. Avec sa page, M. Beaulieu veut susciter la réflexion.

«J’amène les gens à réfléchir. On voit tellement d’accidents impliquant les angles morts, des mauvaises manœuvres, etc.  Je suis tanné que ce soit toujours le camionneur qui soit pointé. Je veux amener les gens à être conscients. Je le fais à ma couleur. J’apporte du contenu sur le web et ça marche», souligne-t-il.

En plus de sa page, il travaille à mettre sur pied une association pancanadienne qui se porterait à la défense des camionneurs.

Cohabitation et nouveau chemin

Le principal cheval de bataille pour ce routier demeure la cohabitation entre les voitures et les camions. Selon lui, les angles morts constituent le principal danger.

«L’automobiliste va se mettre en position où le camionneur ne le voit pas. Il ne fait pas attention aux clignotants des camions et va se retrouver en position précaire», note-t-il.

Devant l’engouement que suscite