Un citoyen se plaint du «débordement» des débris à La Prairie

le jeudi 1 juin 2017

Pierre Robillard, un résident de Candiac dont la demeure est située près de la zone industrielle de La Prairie, reproche la présence anormale d’un surplus de débris de construction chez Écoservices Tria. L’entreprise laprairienne gère un centre de tri et de transformation.

«Les produits débordent de partout. Ils ont même des immenses accumulations en avant de la bâtisse», a-t-il dénoncé.

Vérifications faites, ceux-ci sont visibles du boulevard Taschereau.

Le résident qui dénonce depuis des années le bruit, les odeurs et la poussière générés par les activités de cette compagnie.

Ce dernier a communiqué avec la Ville de La Prairie pour dénoncer cette nouvelle situation. Il a d’ailleurs obtenu de la Cour supérieure l’autorisation d’entreprendre un recours collectif contre cette compagnie.

 

Délai raisonnable

La Ville de La Prairie dit être déjà au courant de ce qui se passe.

«Le Service de l’urbanisme et le Service de sécurité incendie sont au fait de la situation et suivent le dossier de très près. La Ville a donné un délai raisonnable au propriétaire, qui prendra fin sous peu, pour corriger la situation et trouver une solution durable afin que cela ne se reproduise plus», a déclaré Anne-Louise Milot, directrice des communications à la Ville de La Prairie.

Charles Tremblay, président et chef d’exploitation d’Écoservices Tria, a indiqué que son centre ne reçoit pas un nombre anormal de résidus.

«Je peux même affirmer que le volume reçu à ce jour est inférieur à celui de 2016. Ceci étant dit, notre défi comme centre de récupération est d’équilibrer l’arrivée de matières à trier avec les besoins de nos recycleurs. Nous devons parfois accumuler des inventaires pour quelques semaines afin d’équilibrer les deux marchés», a-t-il fait valoir.  

Il a ajouté qu’il doit aussi composer avec une pénurie de camionneurs pour livrer les produits recyclés.

«Nous avons donc créé une pile temporaire en avant du centre de tri, caché derrière un talus. Nous nous étions donné quatre semaines pour vider cet inventaire. Nous pensons que la situation sera de retour à la normale d’ici la mi-juin. Cette pile a été aménagée afin de respecter nos normes d’entreposage en matière de sécurité incendie», a précisé le président et chef d’exploitation d’Écoservices Tria.

 

ArcelorMittal

D’autre part, M. Robillard s’est dit inquiet de constater que des travaux d’agrandissement de l’ancien site d’ArcelorMittal, située sur la même rue qu’Écoservices Tria, ont eu lieu. Or, il n’en est rien selon la Ville de La Prairie.

«C’est l’entreprise AIM qui est propriétaire du site. Celui-ci ne fait l’objet d’aucun agrandissement. Le vieux hangar a été démantelé et le propriétaire y aménagera un bâtiment neuf. De plus, le terrain a été entièrement nettoyé», a précisé Mme Milot.

Elle ajoute qu’AIM y poursuit ses activités de recyclage de métaux en raison d’un droit acquis depuis 1974.

«La Ville a demandé un aménagement paysager afin de créer un écran végétal devant le site. Tout semble conforme de ce côté», a-t-elle fait savoir.

 

 

Recours collectif

Pierre Robillard fait partie des trois citoyens de Candiac qui ont obtenu l’autorisation d’entreprendre un recours collectif de 90 M$ contre Écoservices Tria, Gestion Tria, la Ville de La Prairie ainsi que le ministère du Développement durable et de la Lutte contre les changements climatiques.

Une rencontre avait lieu le 30 mai au Palais de justice de Longueuil afin de déterminer le calendrier juridique du recours.

«Le procès, avec un gros point d’interrogation, devrait débuter en février 2018», a indiqué M. Robillard.

Rappelons que l’autorisation a été accordée le 15 novembre 2016 par la Cour supérieure du Québec. Le Candiacois a été désigné par le juge comme seul requérant pour entamer le recours. Celui-ci vise à dédommager les 3 000 résidents demeurant depuis le 12 février 2010 dans les secteurs A et P de la Ville de Candiac et ceux du Faubourg du golf de La Prairie pour la poussière, le bruit et les odeurs nauséabondes des deux entreprises. Le juge Steve J. Reimnitz a autorisé un recours de 5 000$ par personne par année en dommages-intérêts.