Manque de personnel, patients plus malades, infirmières fatiguées… le milieu hospitalier se heurte à plusieurs difficultés. Pour mobiliser les employés et redorer l’image de son département, la chef de l’unité de médecine/pédiatrie 2 est de l’Hôpital Anna-Laberge à Châteauguay a instauré en janvier le Comité du Bonheur.
La chef d’unité médecine/pédiatrie 2 est de l’hôpital Anna-Laberge à Châteauguay, Maria De Simone. (Photo:CISSS de la Montérégie-Ouest)
Maria De Simone propose un défi mensuel aux 90 professionnels de la santé de son département. Les plus récents : franchir 10 000 pas par jour et boire de 2,5 à 3 litres d’eau quotidiennement. «Ça apporte tellement de joie pour les filles, mentionne Mme De Simone. On a un travail difficile. Le Comité du Bonheur, c’est de la joie, un répit dans la journée. Malgré les masques de procédure, je vois le sourire dans leurs yeux.»
Une journée thématique est également organisée chaque mois. En février, le personnel soignant a décrit en quelques mots, sur des cœurs, ce qui le rend heureux au travail ou au quotidien.
Mariama Bah, infirmière à l’unité de médecine/pédiatrie 2 est depuis bientôt 6 ans, participe aux défis. Sa contribution lui procure «un léger lâcher-prise» sur ses tâches quotidiennes et parle «d’humanité, d’entraide, d’écoute» sur l’unité de soins. Mme Bah confie voir sa productivité augmenter depuis l’implantation du Comité du Bonheur. Comme la professionnelle se sent heureuse au travail, elle donne des soins avec des «sentiments positifs». Qu’est-ce que sa participation lui apporte sur le plan personnel? «Du bonheur, la joie, un sourire, un changement par rapport à ce que l’on fait habituellement, un petit moment de rire avec nos collègues», répond-elle.
Un groupe de professionnels de la santé ayant participé à la journée thématique en février, dont l’infirmière Mariama Bah, 2e rangée, 3e à partir de la gauche. (Photo:CISSS de la Montérégie-Ouest)
Taux de participation de près de 75 %
Le taux de participation aux activités s’élève à près de 75 %. Des patients ainsi que des membres de l’équipe multidisciplinaire, de passage sur l’unité de médecine/pédiatrie, participent également. Les journées thématiques se déroulent à des moments «moins occupés» et s’échelonnent sur une période de «10 minutes», précise Mme De Simone. Les efforts de la chef d’unité sont soutenus par un comité formé de membres du personnel. Le rôle de chacun : être ambassadeur, auprès de leurs collègues, en véhiculant des valeurs de l’organisation.
Maria De Simone explique que longtemps l’unité de médecine/pédiatrie 2 est a été vu comme un milieu «plus difficile, pas accueillant». Le dynamisme de l’équipe en place change la donne. «Il faut avoir un impact sur ce que l’on peut contrôler, soit notre perception de la situation, notre climat de travail, avoir du plaisir au travail. Quand on est heureuses au travail, la qualité des soins va augmenter», dit-elle en lien avec les activités du Comité du Bonheur.
