Un commerçant de Saint-Philippe clame qu’il est «fier d’être Québécois»

le jeudi 25 avril 2019

Deux ans après avoir installé une pancarte controversée sur les comportements des cyclistes, le propriétaire du Marché Extra à Saint-Philippe récidive avec une nouvelle affiche sur laquelle il explique «pourquoi il est fier d’être Québécois».
Sylvain Rathé affirme avoir pris cette initiative, puisqu’il suit attentivement le débat sur la laïcité au Québec. Le commerçant estime que la voix des citoyens qui appuient le projet de loi du gouvernement à ce sujet n’est pas suffisamment entendue.
Sur sa pancarte dans le stationnement, on peut lire qu’il est «fier de la pensée laïque, laquelle permet aux croyants, athées et agnostiques d’être égaux. Mon gouvernement et ses institutions ne sont pas religieux, ni athées, ni agnostiques. Ils doivent être neutres.»
Le propriétaire ajoute aussi qu’il est «fier de vivre dans un État français» et «qu’il veut aussi apprendre de nouvelles langues».
Invité par Le Reflet à expliquer sa démarche, M. Rathé fait valoir que «la laïcité est la garantie qu’il y a une zone de respect mutuel entre deux personnes lorsqu’il y a une situation d’autorité. C’est la ligne blanche tracée entre les deux.»
À propos de la langue, le propriétaire affirme «qu’il a l’impression que les Québécois semblent avoir peur de dire qu’ils sont fiers de parler en français.»
«Moi, je n’ai pas peur, en tout cas!» lance-t-il.
Depuis qu’il a affiché ses couleurs aux passants jeudi, M. Rathé affirme n’avoir reçu qu’un seul commentaire négatif d’un client qui lui a indiqué qu’il n’allait pas retourner à son commerce.
Améliorations
Les méthodes inusitées du commerçant pour faire passer ses messages avaient fait jaser en 2016, lorsqu’il avait installé une pancarte visant les cyclistes. Sur un ton qu’il jugeait humoristique, il comparait les cyclistes à des troupeaux d’animaux. M. Rathé alléguait notamment que les visiteurs urinaient autour de son bâtiment et qu’ils bloquaient l’entrée de l’épicerie avec leurs vélos.
«La situation s’est améliorée d’environ 80%, estime-t-il. Je n’ai vu aucun cycliste uriner depuis.»
Le commerçant affirme qu’il a reçu deux constats d’infraction de la Ville en février, puisque la pancarte n’est pas conforme au règlement d’affichage. Il les conteste, précise-t-il, faisant valoir «qu’il s’agit d’une affiche visant à gérer son stationnement».